L'effondrement du stationnement souterrain du 135, Deguire a semé une vive inquiétude chez les 500 habitants de l'immeuble. La plupart des résidants interrogés entendent même déménager dans les prochains jours.

Hier en début de soirée, les 270 familles évacuées après l'affaissement ont appris qu'elles ne pourraient pas regagner leur logement jusqu'à ce que les inspecteurs de la Régie du bâtiment déclarent la structure sûre. Une centaine de locataires ont passé la nuit dans des hôtels des environs aux frais du propriétaire.

Aucune confiance

«Même si on m'avait annoncé que je pouvais regagner mon domicile ce soir, je n'aurais jamais pu dormir. Je vais tout faire dans les prochains jours pour trouver un nouvel appartement», affirme un locataire, Micko Frey. «J'ai perdu confiance en mon propriétaire. Il aurait dû savoir. C'est complètement irresponsable de ne pas connaître l'état de la structure de sa propriété quand il y a une garderie au premier étage et des familles. Lorsqu'on paye un logement, la moindre des choses, c'est la sécurité.»

Vers midi, environ 200 résidants ont été conduits en autobus dans un centre communautaire de Saint-Laurent; des jeunes mères et des personnes âgées pour la plupart, ils étaient en état de choc.

«C'est une catastrophe», lance Soumiya Lazrak, qui a quitté son logement du 4e étage vêtue de sa robe de chambre. «Non seulement j'ai perdu ma voiture, mais je dois maintenant aussi déménager. Il n'est pas question que mes deux enfants vivent dans un appartement qui menace de s'effondrer à tout moment.»

La vie d'un être humain

Nasr Abu Al Elnein, père de cinq enfants, était à quelques mètres de la porte du garage lorsque la dalle de l'étage supérieur s'est effondrée. «Je suis encore un peu en état de panique», dit-il. «La vie d'un être humain est-elle moins importante que les quelques dollars dépensés pour faire des inspections annuelles? Les autorités ont des questions importantes à poser aux responsables du bâtiment.»

La femme de M. Al Elnein, Alkhtib, semblait pour sa part préoccupée par l'avis d'évacuation pour une durée indéterminée. «Mon mari est diabétique et ma fille est atteinte d'une maladie de reins. Je dois absolument aller chercher leurs médicaments, mais en même temps, j'ai trop peur d'y retourner.»

La Régie du bâtiment a effectué des expertises sur la structure du 135, Deguire hier soir et durant une partie de la nuit. Au moment de mettre sous presse, elle n'a toutefois pu préciser à quel moment les locataires pourraient regagner leur logis.