Manifestement décidé à en finir avec l'histoire de kidnapping du jeune mafieux Nino de Bartolomeis, le pégriot Salvatore Scoppa est passé aux aveux, hier, en Cour du Québec. Après entente avec le ministère public, il s'est reconnu coupable d'un complot d'extorsion. Il a écopé d'une peine équivalant à un an de prison et de deux amendes totalisant 25 000$.

En vérité, comme il est en détention préventive depuis le 28 juin - ce qui compte double - il lui reste 45 jours à purger. Après s'être enquise des faits de la cause et avoir posé quelques questions à l'accusé, la juge Elizabeth Corte s'est ralliée à la suggestion commune des avocats de la Couronne et de la défense. C'est ainsi que, une fois sorti de prison, Scoppa devra se soumettre à une probation de trois ans assortie d'un couvre-feu de 22h à 6h pendant les neuf premiers mois.

 

Durant cette période de trois ans, Scoppa, dont la réputation n'est plus à faire, ne pourra communiquer avec les 10 autres accusés en attente de procès. Il devra également se tenir loin de la victime, Nino de Bartolomeis, et de sa famille. Il ne pourra non plus posséder d'arme durant les 10 prochaines années. Il devra en outre remettre un échantillon de son ADN à la police.

Dans son plaidoyer, en défense, Me Frank Pappas a fait valoir que son client avait tenu «un bien petit rôle» dans cette affaire d'enlèvement et de séquestration, qui a duré une vingtaine d'heures, les 17 et 18 juin derniers, dans l'est de Montréal. Protégé du caïd Francesco Arcadi, récemment condamné en marge de l'opération Colisée, de Bartolomeis était gardé à la pointe d'un pistolet et attaché à une chaise à l'intérieur d'un entrepôt quand Scoppa l'a sommé de rembourser une dette de 210 000$ qui traînait depuis déjà trop longtemps.

Le fait qu'il se soit reconnu coupable enlève certainement une épine dans le pied de la poursuite, puisque la preuve contre Scoppa semblait poser problème. À tel point que Me Mario Dufresne a coupé court, il y a quelques semaines, à l'enquête préliminaire de Scoppa et des 10 autres accusés et demandé que l'on passe directement à procès devant juge et jury, en Cour supérieure. La date du procès des 10 accusés restants devrait être fixée lundi matin, à l'ouverture des assises criminelles.