Une rupture amoureuse entre deux femmes semble à l'origine d'une agression au couteau suivie d'un violent incendie qui a ravagé une résidence de Saint-Colomban, près de Saint-Jérôme ce matin. L'une d'elles a gravement été incommodée par la fumée.

Les policiers tenteront de démêler cette sombre histoire impliquant un couple de femmes, qui a partagé plusieurs années un toit sur la rue Au-Bois-Dormant. Âgées d'une quarantaine d'années, elles avaient rompu leur relation en septembre dernier.

Tout a commencé vers 10h20, lorsque les policiers de Mirabel ont reçu l'appel du frère d'une des femmes impliquées, qui vivait désormais seule dans la maison de Saint-Colomban.

Le frère se disait inquiet pour sa soeur et a convaincu les policiers de se rendre chez elle.

Dans l'intervalle, le frère est parvenu à retracer sa soeur au centre hospitalier de Saint-Jérôme. «Elle a piqué ma soeur!», a aussitôt rapporté le frère aux policiers. La victime aurait subi de multiples blessures causées par un couteau ou une machette, mais on ne craint pas pour sa vie. «La femme blessée s'est rendue toute seule à l'hôpital», a précisé l'inspecteur Daniel Rivest, de la police de Mirabel.

Lorsque les autorités ont débarqué sur la rue Au-Bois-Dormant, une épaisse fumée noire s'échappait de la résidence cossue. «On nous a mentionné la présence d'une personne suicidaire à l'intérieur. Les pompiers ont fouillé à l'intérieur pour découvrir une femme étendue près de la porte-fenêtre arrière», a expliqué Jean Lacroix, le directeur du service incendie de Saint-Colomban. «Elle bougeait, mais elle était très intoxiquée par la fumée et la chaleur. Elle respirait faiblement», a ajouté le chef des pompiers. «Elle ne va pas bien, elle est intubée et inconsciente», a précisé l'inspecteur Rivest, incapable d'en dévoiler davantage sur son état de santé.

Dans leurs efforts pour sauver la dame, deux policiers et un ambulancier ont été incommodés par la fumée.

Même s'il est trop tôt pour tirer des conclusions, plusieurs indices pointent en direction d'un feu d'origine criminelle, allumé par la femme qui a poignardé son ancienne amie de coeur. «On a trouvé deux foyers d'incendie et nous enquêtons pour savoir s'il y avait des traces d'accélérant», a souligné le chef des pompiers.

Les flammes se sont en tout cas répandues à une vitesse folle, pour finalement provoquer l'effondrement de la maison.

Les enfants d'une garderie située à quelques mètres de la maison incendiée ont été évacués par précaution.

Deux heures après le début du sinistre, des flammes vives s'échappaient encore du toit, de même qu'une épaisse colonne de fumée noire.

En milieu d'après-midi, une pelle mécanique s'affairait à raser la maison.



«Elles faisaient leur petites affaires»


Selon les nombreux voisins rencontrés sur place, les deux femmes impliquées dans l'incident étaient discrètes, ne se mêlaient pas aux autres et s'occupaient de leurs chiens. Les rares échanges qu'elles avaient avec le voisinage se faisaient à la boîte aux lettres installée au bout de la rue. «Elles faisaient leurs petites affaires», a résumé un voisin.

Personne ne savait d'ailleurs que les deux femmes n'habitaient plus ensemble.

Le 21 septembre dernier, les policiers s'étaient présentés au domicile des deux femmes, pour répondre à un appel concernant une personne en détresse.