La GRC a enquêté pendant cinq ans sur le plagiat allégué par Claude Robinson au sujet de son oeuvre Robinson Curiosité. Les conclusions de cette enquête restent secrètes, tout comme les raisons de mettre fin à cette enquête.

C'est ce qui se dégage de l'audience qui s'est tenue hier dans le cadre du procès civil que Robinson intente à Cinar, France Animation et autres. Appelée à la barre, la gendarme de la GRC Lynda Dubuc a d'abord expliqué qu'en 1999, la GRC avait lancé une enquête pour éclaircir le dossier des prête-noms, mis au jour par Claude Robinson. Mme Dubuc, de même qu'un autre enquêteur enquêtaient pour leur part plus précisément sur l'allégation de plagiat de l'oeuvre de M. Robinson. Ce dernier leur a ouvert ses archives, toutes «bien classées et contenues dans huit à dix étagères, selon Mme Dubuc. Ils ont ensuite trouvé des experts pour analyser et comparer l'oeuvre «embryonnaire» de Claude Robinson, et celle diffusée de Robinson Sucroé. Un rapport de similitude a été établi. L'enquête a pris fin en 2004, sans qu'il y ait d'accusations portées.L'avocate de Robinson, Me Florence Lucas, voulait savoir quelles avaient été les recommandations au terme de l'enquête. L'avocat de Cinar et d'autres défendeurs, Me Pierre Y. Lefebvre, s'est opposé à cette question. Le juge Claude Auclair semblait du même avis. «Ça change quoi dans mon jugement?» a-t-il lancé.

Un peu plus tard, Me Lucas a voulu savoir pourquoi l'enquête avait arrêté en 2004. Là encore, elle a reçu une fin de non-recevoir. L'avocate représentant la GRC a fait valoir que la raison de «terminaison d'une enquête est une information privilégiée.» Le procès se poursuit ce matin avec un autre témoin de la GRC.

Une visite à Paris

Dans un autre ordre d'idées, il a pratiquement été établi, hier, que le procès Robinson-Cinar se transportera à Paris vers la fin de novembre pour au moins 10 jours. Ceci afin d'auditionner de 15 à 18 témoins résidant en Europe. Cette commission rogatoire a été demandée par les avocats des défendeurs, qui s'engagent d'ailleurs à payer les coûts, incluant ceux de la partie adverse. Ils soutiennent que ce déplacement est inéluctable pour leur assurer une défense pleine et entière, puisque plusieurs des témoins ne sont pas chauds à l'idée de venir au Canada pour témoigner. Il n'y a pas moyen de les contraindre à le faire, a fait valoir Me Lefebvre. Parmi ces témoins, on retrouve des marionnettistes, des scénaristes de Robinson Sucroé, ainsi que Jean Caillon, dessinateur en chef de cette série. Souffrant de crises aiguës d'anxiété qui l'empêchent parfois de sortir de sa résidence pendant plusieurs jours, ce dernier refuse absolument de venir témoigner au Canada. Il croit même ne pas être en mesure de le faire à Paris.