«Mon fils est un rappeur. Street est son nom d'artiste. La police a pris une seule page. Il a écrit des milliers de pages. Et ses écrits ne parlent pas tous de violence», se désole Huguette Milberg, la mère de Daniel Topey.

Mme Milberg, 63 ans, s'avoue dépassée par «tout ce qui arrive, la police qui tire sur des jeunes». Elle pense que le phénomène des gangs de rue est amplifié, au point de créer une psychose. «Comme si c'était la menace numéro un dans notre société. Moi, je n'ai pas peur des jeunes dans mon quartier. Mais j'ai peur de la police. C'est un policier qui a tiré sur mon fils», dit celle qui a déjà fait partie du groupe Mères unies contre le racisme.

Française d'origine juive, elle est établie au Québec depuis plus de 50 ans. Daniel est issu de sa relation avec un Jamaïcain. Elle a cependant élevé seule ses deux enfants. «On était pauvres, il fallait que je travaille beaucoup d'heures. Si j'ai un regret, c'est celui-là. Peut-être que j'aurais dû moins travailler», dit celle qui est secrétaire juridique dans un des grands cabinets d'avocats de Montréal - qui s'occupe de causes civiles cependant.

Mme Milberg ne veut pas parler des détails de la cause vu le procès, mais elle est persuadée que son fils n'a pas tiré sur le policier. L'arme à ses côtés? Une preuve qui peut avoir été «plantée», selon elle.