Les feux d'artifices de La Ronde ont offert une prestation supplémentaire ce matin. Malheureusement, personne n'était là pour en profiter. Personne sauf deux artificiers qui l'ont échappé belle lorsqu'un accident pyrotechnique a embrasé le ciel de la ville.

Cette histoire cocasse s'est produite vers 10h ce matin, sur les terrains de La Ronde à l'île Sainte-Hélène. Comme chaque fin de saison, des artificiers sont chargés de détruire les pièces pyrotechniques qui n'ont pas explosé durant les compétitions.  

Les pièces pyrotechniques sont déposées dans un bunker en béton niché en bordure du fleuve, avant d'être détruites à distance par un détonateur relié par une mèche.

Mais un incident inusité est survenu lors de la mise à feu. Un minuscule morceau de métal incandescent - une étoile dans le jargon - propulsé par l'explosion, a malencontreusement atterri dans la boîte de la camionnette des deux artificiers, garée 100 pieds plus haut.

Le hic, c'est que l'arrière de la camionnette était bourré de pièces pyrotechniques destinées à la destruction.

Vous imaginez la suite. «Et là, c'est la fête foraine quoi! Les pièces ont sauté les unes après les autres», a résumé Ronald Dubeau, chef de division et responsable des enquêtes au Service incendie de la Ville de Montréal.

En l'absence des mortiers, les feux ont explosé assez bas et rapidement, pour finalement incendier la camionnette. Une épaisse colonne de fumée noire s'est ensuite élevée très haut dans le ciel.

La carcasse de la camionnette traînait sur le terrain du parc d'amusement aujourd'hui, à un jet de pierre du manège Le Goliath.

En vingt ans d'expérience, c'est la première fois que M. Dubeau voyait un incident de cette nature. Quant aux deux artificiers, ils ont pris leurs jambes à leur coup et sont parvenus à s'éloigner de la camionnette avant l'explosion. Ils n'ont pas été blessés.

Après chaque compétition de feux d'artifices, les organisateurs restent avec l'équivalent d'un conteneur de pièces pyrotechniques. Ces pièces sont d'ordinaire détruites avant l'hiver. «Plusieurs ont des mèches brûlées partiellement ou sont homologués pour des compétitions internationales, donc ne peuvent pas être utilisées ailleurs», a souligné Ronald Dubeau.