Le pasteur autoproclamé de l'Église du centre-ville Daniel Cormier a été reconnu coupable d'agression sexuelle sur une mineure par la juge Sylvie Durand.

 

La victime était présente dans la salle d'audience avec sa mère. Les représentations sur sentence devraient avoir lieu en novembre prochain.

Cormier s'est toujours défendu en disant qu'il était marié avec la fillette qui avait 8 ou 9 ans au moment du début des gestes reprochés, gestes qui se sont poursuivis jusqu'à l'intervention de la DPJ alors qu'elle avait 13 ans, en 2003.

Au 49e jour de procès, le 26 juin dernier, la juge Sylvie Durand a «précipité» la fin du laborieux exercice en avisant Cormier que sa défense de mariage ne tenait pas la route, et qu'elle ne comptait pas entendre davantage de témoins à ce sujet. Cormier a donc été contraint de faire une croix sur sa longue liste de témoins à venir. Pendant l'été, il devait réfléchir à la suite à donner à sa défense.

Fondateur d'une obscure église évangélique qui n'existe plus aujourd'hui (Église du centre-ville), Cormier recrutait ses disciples parmi les démunis et les sans-abri. C'est de cette manière qu'il avait connu la mère de la présumée victime, aux prises avec des problèmes de drogue. Il l'a aidée à sortir de la rue. De fil en aiguille, il s'est imposé dans la famille et a pris le contrôle de la vie de la petite, qu'il accueillait régulièrement chez lui. De son propre aveu, Cormier la traitait comme son «épouse».

La procureure de la Couronne Anne-Andrée Charrette a fait valoir que Cormier avait pris le contrôle de l'autorité parentale et qu'il avait établi une relation malsaine avec l'enfant. Elle a rappelé qu'il avait confectionné le document de mariage sur son ordinateur, après que la DPJ fut intervenue. Le bout de papier signalait que le mariage avait été célébré dans son Église du Centre-ville, en juin 1999, soit le jour du 10e anniversaire de la petite.

Détenu depuis le 27 mai dernier, Cormier a aussi été reconnu coupable de bris de condition le 16 septembre dernier pour être entré en communication avec la jeune femme. Aors que se tenait son procès pour agressions sexuelles sur une mineure, le 25 mai dernier, il a communiqué par l'Internet avec la victime présumée, ce qui lui était strictement interdit. Dans son message, Cormier donnait à la jeune fille, qui a maintenant 19 ans, les codes pour entrer dans le site Facebook qu'il lui avait créé. Il lui répétait qu'il était toujours amoureux d'elle, lui parlait du compte en banque dans lequel il avait versé 9000$ pour elle et lui fixait même un rendez-vous en lui recommandant de n'en parler à personne. La jeune fille a relayé le message aux policiers, qui ont cueilli Cormier au lieu de rendez-vous.

Daniel Cormier sera de retour devant la cour le 19 janvier prochain pour subir un autre procès relativement à une accusation d'attouchements.

Avec Christiane Desjardins