La Cour suprême a annoncé ce matin qu'elle n'entendra pas l'appel de la communauté juive Belz contre la municipalité de Val-Morin. L'école et la synagogue d'été qui sont installés dans des chalets en zone résidentielle devront donc être déménagées.

Ce rejet clôt un feuilleton judiciaire qui dure depuis 2005. Depuis trois décennies, la communauté juive orthodoxe quitte Outremont pour passer l'été au bord d'un lac à Val-Morin, dans les Laurentides. Une résidence accueille plus d'une cinquantaine d'enfants tout l'été. Une autre sert de lieu de prière les week-ends. Le bruit et le va-et-vient indisposent les voisins, qui se sont plaints à leur municipalité.

La Cour supérieure, puis la Cour d'appel ont successivement tranché en faveur de la municipalité, qui demandait à la communauté de respecter le zonage municipal. La communauté Belz a porté sa cause en Cour suprême en invoquant la liberté de religion garantie par la Charte canadienne des droits et libertés.

Le maire de Val-Morin, Jacques Brien, s'est dit soulagé de la décision du plus haut tribunal au pays. « La Cour confirme le pouvoir d'une municipalité de réglementer l'utilisation d'un territoire », dit M. Brien.

Val-Morin compte 2800 résidants permanents, et la population double pendant l'été.

Pas d'animosité



Jacques Brien affirme toutefois qu'il n'y a pas d'animosité féroce entre la communauté juive et les autres citoyens de la municipalité. Les juifs hassidiques ne sont pas chassés de Val-Morin, dit-il. « Ils possèdent un terrain de quatre acres en zone institutionnelle. Ils n'ont qu'à demander un permis pour construire », dit-il. « On n'a rien contre les enfants. Mais on veut que les bonnes choses se fassent aux bons endroits. »

L'avocat de la communauté, Julius Grey, a indiqué que ses clients feront peut-être une nouvelle proposition à la Ville. « Je pense qu'il y a lieu de négocier avec les voisins pour trouver une solution. »