Elles ont des seins, se dandinent, tournoient et déchaînent le public d'un club de striptease de Las Vegas à la manière des vraies danseuses de « pole-dance ». Mais pas de doute, ce sont des robots, tout de plastique et d'acier.

Difficile de les confondre avec des humains en chair et en os, mais ces robots coquins exhibés en marge du salon des innovations technologiques CES de Las Vegas, ville célèbre pour ses clubs de strip-tease, ont fait leur petit effet lundi soir.

« Je voulais fabriquer quelque chose de sexy avec des déchets », explique dans la pénombre leur créateur, l'artiste britannique Giles Walker, qui les a construits avec des morceaux de mannequins aux courbes féminines et des pièces automobiles.

On est loin en effet de l'intelligence artificielle et des robots surdoués qui envahissent les allées du salon de l'électronique grand public qui s'ouvre officiellement mardi.

« Le club a 18 ans et nous voulions proposer quelque chose de nouveau et d'unique », assure Peter Feinstein, à la tête du Sapphire Gentleman's Club, gigantesque club de striptease situé à quelques encablures du célèbre Strip de Las Vegas, avenue bordée d'hôtels-casinos aux proportions gigantesques.

« D'habitude, il n'y a que des "nerds" (cliché du jeune homme coincé féru d'informatique, NDLR), mais on voulait quelque chose qui attire les hommes et les femmes », poursuit-il.

« C'est une bonne idée », commente un client qui souhaite rester anonyme, ajoutant qu'il préfère quand même les vrais danseuses dénudées, qui se produisent aux côtés des robots. « C'est une première étape, mais ils n'y sont pas encore », ajoute-t-il.

Une vraie danseuse, se faisant appeler Rouge, assure ne pas craindre la concurrence. « Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ont des goûts fétichistes bizarres donc j'imagine que quelqu'un doit bien être émoustillé par ça. Mais rien ne peut dépasser la beauté d'une vraie personne, et notre talent, il est dans notre cerveau, dans la façon dont nous parlons, dont nous nous servons de notre corps », ajoute la jeune femme. Elle en est sûre : « on est meilleures qu'eux, pour ce qui est de faire plaisir aux gens ».

« Les robots peuvent danser toute la nuit, ne sont jamais fatigués. Ils ne mangent pas donc pas de problème de poids, mais il y a encore assez d'hommes ici qui veulent des vraies femmes », se rassure quant à elle Layken, une autre (vraie) danseuse dénudée.