Les amateurs de Coca-Cola au Turkménistan sont confrontés à une conséquence très concrète de la crise économique qui frappe ce pays d'Asie centrale: la célèbre boisson gazeuse a disparu des étalages, poussant jeudi son producteur à démentir qu'il délaissait ce marché.

«On en trouvait partout, maintenant il n'y en a plus que dans quelques magasins et le prix a flambé», soupire Merguen Kakaïev, chauffeur de taxi de 24 ans, pour qui un repas habituel se compose d'«un pain naan et d'un verre de Coca-Cola».

Si Coca-Cola, présent au Turkménistan depuis 1998, a dû fermer provisoirement le robinet dans cette ex-république soviétique, c'est à cause des limites draconiennes sur les conversions de devises censées garder la monnaie à flot depuis la chute en 2014 des prix des hydrocarbures, qui représentent 90% de ses exportations.

Face à la pénurie de la boisson pétillante dans le pays, un des plus fermés au monde, le groupe américain a dû démentir jeudi son départ.

«Notre présence au Turkménistan depuis 20 ans montre notre confiance dans le futur et le potentiel de l'économie du pays», a assuré le groupe, qui produit et distribue le Coca-Cola au Turkménistan et emploie environ 300 personnes à Achkhabat.

«Nous continuons notre activité. Il s'agit d'une pénurie passagère», a déclaré une porte-parole du groupe, reconnaissant que ce dernier rencontrait des difficultés «d'approvisionnement en matières premières» dues à des «problèmes temporaires de conversion de devises».

La dernière dévaluation de la monnaie locale - le manat - par le gouvernement remonte au début 2015, lorsque celle-ci avait perdu un cinquième de sa valeur. Mais la devise reste surévaluée et s'échange actuellement à 8 manats pour un dollar au marché noir, le double du taux officiel.

Selon des commerçants interrogés dans la capitale, ils ne peuvent plus se permettre de stocker du Coca-Cola, dont le prix a plus que doublé.