Il y avait la Trump Tower au milieu de New York, de luxueux Trump Hotels dans les grandes villes du monde. Il y aura désormais le «Trump Village», bourgade perdue dans la campagne de l'Inde qui s'est rebaptisée.

Marora, commune pauvre et rurale de l'État de l'Haryana qui jouxte New Delhi, s'est renommée vendredi de son propre chef «village Trump» en hommage au président américain, à quelques jours d'un déplacement aux États-Unis du premier ministre Narendra Modi.

Une gigantesque pancarte proclamant «Bienvenue au village Trump», ornée d'une photo du milliardaire américain tout sourire, a été dévoilée dans le hameau. Flanqués de cordelettes de fleurs, des posters du locataire de la Maison-Blanche étaient disposés çà et là dans cette bourgade d'une vingtaine de maisons en terre.

Si la cérémonie de changement de nom était présidée par les chefs de la communauté et une ONG indienne, le nom «Trump» n'a toutefois rien d'officiel. Le gouvernement local ne s'est pas exprimé dessus.

Mais le villageois Aziz Ahmed ne doute pas que le changement rentrera dans les us.

«Les gens l'appelleront village Trump. Tout le monde dans le village en est très content», assure-t-il à une équipe de l'AFP.

Cette idée déconcertante est venue du fondateur d'une ONG qui collabore avec les habitants pour installer des toilettes dans la localité et l'a suggérée au conseil du village.

Son fondateur Bindeshwar Pathak dit avoir eu cette épiphanie lors d'une récente visite aux États-Unis.

«J'étais en train de faire un discours là-bas et je me suis dit "pourquoi pas (baptiser le village avec) le nom Trump?"» raconte-t-il à l'AFP.

Longtemps alliée de l'Union soviétique puis de la Russie, l'Inde s'est progressivement rapprochée des États-Unis depuis le début du siècle. Le géant démographique de 1,25 milliard d'habitants cherche à attirer les investissements étrangers dans son pays et à nouer des liens commerciaux avec l'Occident.

Dans le cadre de l'approfondissement de la relation entre Washington et New Delhi, le Premier ministre Narendra Modi se rend dimanche et lundi aux États-Unis où il rencontrera pour la première fois en personne le président américain Donald Trump.

Indifférents à l'agitation du «village Trump», buffles et chèvres broutaient eux paisiblement.