La Bosnie n'est pas épargnée par la folie du Pokemon Go, mais les chasseurs de ces petites créatures imaginaires ont été priés mardi d'éviter les champs de mines, héritages de la guerre intercommunautaire (1992-95).

« Nous avons été informés que des utilisateurs de l'application Pokemon Go s'engagent dans les zones à risques pour attraper des Pokemon », a indiqué l'organisation « Posavina bez mina » (« Posavina sans les mines ») sur son compte Facebook.

La Posavina est une région du nord de la Bosnie, qui fut une zone de combats intenses et où les lignes de front ont souvent bougé, laissant de nombreux champs de mines.

« Nous prions les citoyens de ne pays s'y aventurer et de respecter des panneaux d'avertissement contre le danger de mines », ajoute cette ONG.

Vingt-et-un an après la fin du conflit, qui a fait environ 100 000 morts, 2,3 % du territoire du pays, soit 1145 km carrés, sont toujours considérés comme infestés de dizaines de milliers de mines antipersonnel ou antichar, ainsi que d'autres engins non explosés.

Près de 550 000 personnes vivent à proximité des zones à risque, ce qui représente 15 % de la population.

Depuis la fin de la guerre, 604 personnes ont été tuées dans des accidents de mines dans le pays, dont 74 démineurs, et 1.131 ont été blessées, selon le principal organisme chargé du déminage dans le pays, BH MAC.

Jeu gratuit, Pokemon Go repose sur la réalité augmentée, technologie qui enrichit d'éléments virtuels le monde réel, capté par l'appareil photo des téléphones intelligents.

Il utilise la géolocalisation pour permettre à ses utilisateurs d'attraper des Pokemon, petites créatures aux formes et aux pouvoirs magiques popularisées par Nintendo à la fin des années 1990.