Des footballeurs sur le vert d'un parcours de golf, avec un ballon, sans club ni protège-tibia car les tacles sont interdits: le footgolf a conquis l'Argentine.

Les règles du jeu de ce sport amateur sont celles du golf, mais on joue avec les pieds. Chacun son ballon, ce qui limite les disputes.

Le footgolf est né aux Pays-Bas en 2009. Le premier Mondial a été organisé en Hongrie en 2012, rassemblant 77 footgolfeurs de 8 pays.

Sur un 18 trous des faubourgs chics de Buenos Aires, ils sont 230 joueurs de 26 pays, avec pour défi de mettre le ballon au fond... du trou de 53 centimètres de diamètre en bordure de vert, élargi pour l'occasion. Comme au golf, l'objectif est de limiter le nombre de coups (de pied) pour y parvenir.

À ce jeu, c'est l'Argentin Christian Otero qui est devenu champion du monde, le second de l'histoire après le Hongrois Bela Lengyel, vainqueur du Mondial 2012.

Alors que Messi, Di Maria et Tevez échouent depuis des années à donner une couronne internationale à l'Argentine, leur compatriote s'est distingué lors du deuxième Mondial de footgolf.

«C'est vraiment le meilleur joueur du monde, c'est le Messi du footgolf. Dans le top 30, la moitié sont des Argentins ou des Anglais, devant les Américains», fait remarquer Romuald Pretot, patron d'une société d'évènementiel qui a lancé le footgolf en France.

«Je me devais de gagner, j'avais beaucoup de pression. Ce sport est incroyable», a déclaré l'Argentin, après sa victoire au Golf Pilar Club, situé dans un faubourg du nord de Buenos Aires, réputé pour ses terrains de polo, de rugby et de golf, sports pratiqués par les Argentins les plus aisés.

En Argentine, le sport est apparu en 2010 et un championnat existe depuis 2015.



Photo Eitan Abramovich, AFP

Puissance et adresse

«L'objectif est largement atteint. C'est le premier tournoi pour lequel on installe des tribunes et elles étaient pleines», se réjouit Javier De Ancizar, le président de l'Association argentine de Footgolf (AAF).

Un bon joueur de footgolf, avertit le champion du monde, «doit avoir les nerfs solides, un bon tir, un bon toucher de balle et du sang froid, car sans ça, tu commets beaucoup d'erreurs».

La plupart des joueurs viennent du foot. «Le footgolf, c'est avant tout taper dans un ballon. Ceux qui viennent du golf, ont plus le sens de l'adresse, précision, mental, concentration», explique Romuald Pretot, membre de l'équipe de France.

Parmi les 16 membres de l'équipe de France, figurait l'ancien footballeur professionnel, Benjamin Gavanon (ex-Nancy).

En France, 30 parcours de golf accueillent les footgolfeurs et 25 clubs ont vu le jour.

Vêtus de shorts larges comme les footballeurs des années 1920, ils arborent des chaussettes montantes à losanges ou colorées, un polo et une casquette.

En revanche, pas de crampons, pour ne pas abîmer les verts et les allées soigneusement entretenus, et qui accueilleront à nouveau des golfeurs, une fois les joueurs de footgolf partis.

Les jardiniers sont souvent inquiets de voir arriver les footgolfeurs. «On abîme moins le terrain que les golfeurs», rassure Romuald Pretot.

Le coup demandant le plus de puissance est l'engagement. Le joueur doit se rapprocher le plus possible du vert, idéalement d'un tir de 200 mètres, soit deux fois la longueur d'un terrain de soccer.

La préparation physique est importante, soulignent les passionnés de footgolf, mais de l'embonpoint n'est pas un désavantage insurmontable.

Photo Eitan Abramovich, AFP