La Bolivie a fait don mardi de 13 tonnes d'eau en bouteilles à la population du nord du Chili touchée par les intempéries mais une inscription brodée sur la veste du ministre bolivien venu livrer les secours, clamant «la mer appartient à la Bolivie», a suscité la controverse avec Santiago.

Les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques depuis 1978 et La Paz a déposé il y a deux ans une plainte devant la Cour internationale de La Haye pour tenter de récupérer l'accès à la mer de la Bolivie, perdu lors de la guerre du Pacifique (1879-1883).

La Bolivie avait perdu 120 000 km2 de territoire et 400 km de côte à l'issue de ce conflit.

Le Chili a exprimé sa reconnaissance pour l'aide apportée par le pays voisin mais s'est offusqué du slogan brodé sur la veste du ministre bolivien de la Défense, Jorge Ledezma, venu livrer personnellement l'eau dans la ville de Copiapo, à 800 km au nord de Santiago, une des régions les touchées par les inondations qui ont frappé cette région aride du Chili et fait jusqu'à présent 18 morts et 49 disparus.

«Permettez-moi de dire clairement que la tragédie et la douleur de la catastrophe dans le nord ne doivent pas être utilisées à des fins politiques dans la campagne médiatique de la Bolivie», a réagi le ministre chilien des Affaires étrangères Heraldo Muñoz.

Le Sénat chilien a immédiatement approuvé à l'unanimité un texte rejettant l'utilisation à des buts de propagande de l'aide de la Bolivie qui «profite de la catastrophe».

Quelques heures plus tard, averti du mécontentement des autorités chiliennes, Ledezma a présenté ses excuses. «Nous ne sommes pas venus faire de la propagande, ni pour provoquer qui que ce soit, nous avons simplement apporté de l'eau», a déclaré le ministre bolivien sur CNN Chili.

Ledezma a précisé qu'il avait mis sa veste parce qu'il faisait froid.

«C'était la seule que j'avais sous la main», s'est-il excusé.

Le ministre des Affaires étrangères du Chili l'a exhorté à demander des excuses plus formelles pour cette «erreur de jugement».