Des macaques maraudent dans les jardins d'un quartier huppé de New Delhi. Soudain le groupe prend peur et se disperse, repoussé par un homme poussant des cris de bête.

«On commence par un ''ah ah ah'' grave pour faire croire aux singes qu'un langur agressif approche», explique à l'AFP Mahendra Goswami. Le langur est un primate à longue queue, ennemi héréditaire des macaques rhésus.

Mahendra poursuit avec un «ouh ouh ouh» censé reproduire la plainte d'un singe effrayé qui recule devant le danger. «Et pour finir un ''ouah ouah'', un cri d'attaque. Le mélange des trois oblige les singes à se mettre à l'abri», assure-t-il.

Le gouvernement indien a recruté ces «hommes-singes» pour chasser les macaques en quête de nourriture qui hantent les abords de bâtiments officiels de la capitale, agressant les passants et dégradant l'environnement.

Une quarantaine d'hommes doués pour l'imitation animale font ainsi le guet près du parlement et d'autres institutions.

«Divers efforts sont entrepris pour répondre à la menace des singes et des chiens à l'intérieur et autour du Parlement», justifie le ministre du Développement urbain, Venkaiah Naidu.

Les riches habitants de New Delhi ont longtemps fait appel à des dresseurs de langurs pour tenir les macaques éloignés de leur résidence.

Mais le gouvernement a interdit cette pratique l'an dernier en jugeant illégal le maintien en captivité de singes dans un pays où ils sont révérés.

Les hommes-singes sont néanmoins autorisés à utiliser des lance-pierres et des bâtons contre les macaques.