La Corée du Sud a bloqué la version coréenne d'un site de rencontres adultères ouvert le mois dernier, indiquant mercredi qu'il menaçait les valeurs familiales dans ce pays où l'infidélité est punie par la loi.

La version sud-coréenne du site canadien AshleyMadison.com, lancée en mars, a attiré 50 000 abonnés en quelques jours.

Mais la commission coréenne des normes et communications (KCSC), chargée de réguler et censurer l'internet, estime que le site est une incitation à la débauche.

«Au regard de l'esprit des lois qui visent à protéger une morale sexuelle saine, les liens du mariage et la vie familiale, la KCSC a décidé de bloquer l'accès au site qui incite à l'adultère», a indiqué l'agence dans un communiqué.

Elle voit dans l'existence d'AshleyMadison.com un «danger réel de propager un mauvais comportement et de miner l'ordre public en aidant ou en encourageant l'adultère».

Car en Corée du Sud, tromper son époux(se) est un crime, puni par la loi. Un texte datant de 1953 prévoit jusqu'à deux ans de prison fermes pour le conjoint infidèle.

La plainte doit être déposée par une tierce personne, les poursuites sont abandonnées si le plaignant se rétracte et le ou la condamné(e) écope le plus souvent d'une peine avec sursis. Le nombre de peines fermes diminue chaque année: 216 en 2004, 42 en 2008.

Mais la loi n'a jamais été abrogée, malgré une dizaine de demandes déposées auprès de la Cour constitutionnelle. Et l'opinion ne paraît pas vraiment se mobiliser pour en réclamer la suppression.

La Corée du Sud devient ainsi le deuxième pays en Asie à interdire ce site, après Singapour en novembre dernier, qui avait invoqué des raisons similaires.

Dans la région, AshleyMadison.com a également été lancé à Hong Kong, au Japon et en Inde.