L'Iran pourrait envoyer un chat persan pour un vol suborbital après avoir lancé avec succès en janvier un singe dans l'espace, a affirmé lundi un responsable de l'agence spatiale iranienne.

Cette annonce a été critiquée par l'organisation de défense des animaux PETa, qui a dénoncé un «retour en arrière vers des techniques primitives».

Ce vol fait partie du programme spatial de l'Iran, ambitieux, mais retardé plusieurs fois, et qui prévoit de réaliser un vol spatial humain d'ici 2020.

Le chef de l'organisation de recherche de l'aviation au sein de l'Agence spatiale, Mohammad Ebrahimi, a déclaré à l'agence officielle Irna qu'un chat persan, l'un des symboles de l'Iran, était le principal candidat pour ce vol, parmi d'autres animaux comme un lapin et un rat.

M. Ebrahimi n'a pas donné de date exacte pour le lancement de la fusée Kavoshgar qui transporterait l'animal, se bornant à dire qu'elle serait lancée avant mars 2014.

Le responsable avait récemment indiqué que les derniers tests afin de choisir l'élu étaient en cours.

L'Association de défense des animaux PETa a dénoncé cette idée, expliquant que les agences spatiales européenne et américaine «ont arrêté d'envoyer des animaux dans l'espace non seulement parce que ce n'est pas éthique, mais aussi parce que (les animaux) se sont révélés de mauvais modèles pour les expériences humaines».

«L'expérience archaïque de l'Iran, qui semble tout droit sortie d'un scénario de Bip-Bip et le Coyote, est un retour en arrière vers les techniques primitives des années 50», a ajouté le porte-parole de PETa, Ben Williamson, dans un communiqué à l'AFP à Londres.

L'Iran a affirmé fin janvier avoir envoyé à bord d'une capsule à 120 km d'altitude un singe qui est revenu vivant de ce voyage. Une première tentative avait échoué en septembre 2011.

L'Iran a déjà envoyé trois satellites dans l'espace depuis 2009, ainsi qu'une «capsule» contenant un rat, des tortues et des insectes en février 2010.

Le programme spatial iranien est suivi de près par la communauté internationale, qui s'inquiète de ses implications militaires possibles.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran, malgré ses démentis, de chercher à développer des lanceurs balistiques à longue portée capables d'emporter des charges conventionnelles ou nucléaires, et ils ont fermement condamné tous les lancements de satellites iraniens.

Pour la même raison, le programme balistique iranien a été condamné à plusieurs reprises par le Conseil de sécurité de l'ONU.