Des admirateurs de San Lorenzo, le club argentin de football dont le nouveau pape est un fervent partisan, étaient vêtus samedi de soutanes, alors que les joueurs arboraient sur le terrain un portrait de François sur leur maillot.

San Lorenzo a vaincu 1 à 0 le club de Colon, à Santa Fe, à 500 km au nord de Buenos Aires, à l'occasion d'un match du Tournoi final du championnat d'Argentine.

Le pape «va nous aider. Plus personne ne nous arrête. Enfin si Dieu le veut et si François nous donne un coup de main, car maintenant, il a une ligne directe avec le tout-puissant», lance en pointant un doigt au ciel José Maria Cottonaro, 55 ans, un admirateur de San Lorenzo.

Samedi, des partisans de San Lorenzo ont convergé vers Santa Fe depuis la capitale Buenos Aires et diverses régions du pays pour soutenir leur équipe qui, avec cette deuxième victoire en six matches, se replace en milieu de tableau.

«Je suis fier que le pape soit argentin, mais je suis encore plus fier qu'il soit partisan de San Lorenzo», confie Carlos Trucco, 43 ans, qui appelle le pape «Pancho», le surnom donné habituellement aux François en Argentine.

Autour de lui, des dizaines d'inconditionnels de San Lorenzo portent une soutane aux couleurs du club: rouge et bleu.

Sur les maillots des joueurs, une inscription «pape François» apparaît au-dessus d'une photo en médaillon du souverain pontife en habit blanc, entre le logo du club et le nom de l'équipementier. La photo disparaîtra du maillot à partir du prochain match.

Un exemplaire du maillot sera expédié par le club à Jorge Bergoglio, le nouveau pape, au Vatican.

«La nomination de Pancho me rend heureux car c'est une des figures les plus importantes du monde et c'est un partisan de San Lorenzo, il montre nos couleurs, c'est notre ambassadeur», affirme Nicolas Robles, 33 ans.

Cecilia Balbi, 27 ans, une admiratrice du club, ne s'étonne pas que le pape affiche ainsi sa passion pour San Lorenzo: «Oh moi, la religion... Même si je crois en Dieu et au pape, c'est un homme normal, commun».

L'équipe entraînée actuellement par Juan Antonio Pizzi (ex-Ténérife, Barcelone) appartient au 5e club d'Argentine en nombre de partisans après Boca Juniors, River Plate, le Racing et Independiente, tous de l'agglomération de Buenos Aires.

Celui de San Lorenzo a été fondé en 1908 par le curé Lorenzo Massa et pour José Luis Laje, 54 ans, le club du quartier de Boedo à Buenos Aires «restera l'équipe de Dieu. Aujourd'hui, nous avons un partisan plus célèbre, mais nous avons toujours eu Dieu avec nous. Plus encore, avec un représentant des saints sur la terre».

Inconnu au niveau international, le club de San Lorenzo a gagné en quelques jours avec un seul partisan une renommée qu'il n'avait jamais acquise avec onze titres de championnat, une Coupe sud-américaine et une Coupe Mercosur.

«Grâce au pape, nous sommes connus dans le monde entier, mais ce n'est pas pour autant qu'on va gagner», relève Adrian Aicardi, 41 ans, peu optimiste sur l'avenir sportif de San Lorenzo, malgré le soutien spirituel du souverain pontife et l'apport défensif de la dernière recrue du club, Mauro Cetto (ex-Toulouse, Palerme et Lille).