Une vidéo mise en ligne mardi et dans laquelle on peut voir un aigle agripper un bébé, sur le mont Royal, est un canular. Une blague vue par plus de 8 millions d'internautes, qui termine le trimestre en beauté pour quatre étudiants en animation 3D du Centre NAD, à Montréal.

Le clip d'une minute tapante commence sur l'image d'un aigle qui tournoie dans le ciel montréalais. Soudain, l'oiseau fonce sur un bébé et le soulève, avant de le laisser tomber au sol. Le bambin semble s'en tirer sans égratignure.

La vidéo a été déposée sur YouTube mardi, en soirée. Elle comptait déjà plus de 2 millions de visionnements le lendemain matin. «C'est vraiment une surprise. On ne s'y attendait pas du tout», a affirmé Loïc Mireault, un de quatre étudiants qui ont réalisé le clip. L'oeuvre a nécessité plus de 400 heures de travail. Elle a été produite pour un cours intitulé Simulation de production, donné par le professeur Robin Tremblay. Chaque année, ses étudiants doivent créer des films en tournage «réel», auxquels ils incorporent des effets 3D. Les futurs animateurs sont encouragés à produire des clips qui ont un potentiel viral; si leurs oeuvres récoltent plus de 100 000 visionnements, ils obtiennent une note de 100%.

L'idée de l'aigle qui agrippe un enfant est vite venue aux quatre étudiants. «Tout le monde aime les bébés et les animaux. Il nous fallait juste ajouter un élément incroyable», a expliqué l'étudiant Normand Archambault. «On a même fait des recherches pour voir s'il y avait des cas similaires. Il se trouve qu'il y a une vingtaine de cas répertoriés à travers le monde d'aigles qui attrapent des enfants, mais il n'y a pas d'images», a ajouté son confrère Félix Marquis-Poulain.

Si la vidéo a connu une popularité immédiate, ses petits défauts ont aussi rapidement été décelés. Des experts en animation 3D ont vite critiqué les ombres et la façon dont le bébé est soulevé par l'aigle. Des ornithologues ont aussi souligné que cet aigle, qui ressemble à un aigle des steppes à cause de son plumage blanc, ne vit pas au Québec. «C'est un oiseau inventé», a conclu Ève Belisle, ornithologue qui prend soin de faucons nichant à l'Université de Montréal.

- Avec la collaboration de Jasmin Lavoie