45 kilos montés sur ressorts, l'Américaine Sonya Thomas compte bien mercredi rester la plus grosse mangeuse de hot dogs au monde, lors de la traditionnelle compétition de Coney Island à New York, où sont attendus quelque 40 000 spectateurs.

L'an dernier, elle avait décroché le titre féminin, nouvellement créé, en engouffrant 40 hot dogs en 10 minutes. Cette année, elle vise d'en dévorer 45, l'âge qu'elle aura à l'automne.

Baskets roses et longue queue de cheval de jais, cette Américaine d'origine sud-coréenne, arrivée aux États-Unis en 1997, était en pleine forme mardi, à la veille de la compétition. Elle s'est soumise de bonne grâce à la pesée traditionnelle -- 45 kilos pour 1,67 m -- dans les jardins de l'hôtel de ville en présence du maire de New York Michael Bloomberg, et a expliqué pourquoi elle adorait ce qu'elle appelle un sport.

«J'aime le sport, j'aime la compétition, c'est un sport», explique-t-elle à l'AFP. «Mentalement, je sais que je peux le faire».

D'entraînement, elle n'a plus guère besoin. «Cela fait dix ans que je fais de la compétition», explique-t-elle.

Depuis toujours, dit-elle, elle peut manger beaucoup. Au début, il fallait surtout qu'elle apprenne à aller vite.

Elle aime le basket-ball, le tennis de table et toutes sortes de sports. Mais elle n'excellait dans aucun.

Dans les concours alimentaires, nombreux aux États-Unis, elle s'est révélée. En dix ans, elle qui ne mange qu'une fois par jour, a engrangé 39 records mondiaux.

Elle aime les hot dogs, mais avec modération. «C'est gros» explique-t-elle. Pas le temps de mâcher si on veut aller vite.

Et dans cette catégorie, elle est loin derrière le champion en titre, le Californien Joey Chestnut, 68 hot dogs en dix minutes, qui espère mercredi obtenir un sixième titre consécutif chez les hommes.

Sonya préfère donc les fruits de mer, sa spécialité, et détient depuis 2005 le record du monde toutes catégories pour les huîtres, après en avoir engouffré 47 douzaines - 564 - en huit minutes à la Nouvelle Orléans.

«J'ai battu les hommes, personne ne peut battre ça», dit-elle.

Elle est aussi très bonne pour les écrevisses, ou les ailes de poulet, avec un record de 183 ailes en 12 minutes, décroché en septembre dernier. Là aussi Chestnut a dû s'incliner.

«Je veux faire de la compétition, je suis bonne pour ça, je suis une mangeuse naturelle», dit-elle. «Mais je me suis entraînée, c'est pour cela que je suis arrivée là».

Elle apprécie aussi les projecteurs. «Je suis fière de moi, je suis une sorte de célébrité. Les gens me reconnaissent, je suis contente» dit-elle dans un grand sourire.

Pour se préparer au concours de hot dogs, elle n'a quasiment rien mangé mardi, mais un peu quand même. «Car il me faut de l'énergie».

Elle sera confrontée à 13 autres femmes, qu'elle est sûre de battre si elle termine l'épreuve jusqu'au bout.

Après, elle sait déjà qu'elle aura soif et ne pourra absolument plus rien manger pendant 12 heures. Elle ira marcher, faire un peu sport.

«Je n'ai aucun problème de santé», dit-elle, ajoutant qu'elle est suivie par un médecin. Elle travaille dans un restaurant-minute près de Washington, et jusqu'à récemment, mangeait des frites tous les jours. Et elle adore le soda.

Elle espère bien pouvoir continuer la compétition «jusqu'à 70 ans», en fonction de ce que lui dira son médecin.