La police de Tokyo a indiqué mardi avoir lancé une enquête visant un jeune artiste japonais qui avait cuisiné et servi en mai ses propres attributs génitaux lors d'un dîner dégustation à Tokyo.

Cette décision a été prise à la suite d'une plainte de la mairie d'un arrondissement de Tokyo où ont eu lieu les faits.

L'homme, âgé d'une vingtaine d'années, avait justifié cet acte par la nécessité de régler ses frais médicaux et d'attirer l'attention sur les minorités sexuelles au Japon.

«Informé de ces faits, de nombreux citoyens de l'arrondissement de Suginami et d'autres lieux ont exprimé leur malaise», a justifié le maire à l'origine de la plainte pour obscénité, Ryo Tanaka, dans un communiqué datant de lundi.

Un porte-parole de la police de Tokyo a reconnu la réception de la demande d'enquête, mais a refusé d'apporter d'autres précisions sur une affaire en cours.

Dans un premier temps, les autorités avaient indiqué que le cas en question n'était pas passible de poursuites car ne violant aucune loi, le cannibalisme n'étant pas banni au Japon.

Le coupable des faits, Mao Sugiyama, qui se considère «asexué», avait affirmé via Twitter et confirmé ensuite par courriel à l'AFP à Tokyo avoir subi à sa demande une ablation de son pénis et de ses testicules en mars et les avoir conservés au congélateur pendant deux mois avant de proposer cette dégustation le 13 mai dans une salle de Tokyo louée pour l'occasion.

Chaque client a payé 20 000 yens (260 $) pour une portion de ses attributs, accompagnés de champignons et assaisonnés de persil, comme semblent le montrer des photos publiées sur un site internet.

L'artiste peintre a précisé dans ses messages que l'opération avait été effectuée par un médecin et que ses organes génitaux ne souffraient d'aucune infection.

Le plat a été préparé sous la supervision d'un cuisinier professionnel et les clients ont dû signer une décharge dans laquelle ils reconnaissent avoir consommé de la chair humaine en toute connaissance de cause.

L'artiste a expliqué que toutes les précautions avaient été prises pour respecter la loi, notamment sur l'interdiction de la vente d'organes, le traitement des déchets médicaux et même les réglementations en matière sanitaire.