Les Britanniques sont de moins en moins à cheval sur les principes: garder de l'argent trouvé dans la rue, tromper son conjoint ou mentir sont autant de comportements jugés plus acceptables qu'il y a dix ans, selon une étude de l'Université d'Essex publiée mercredi.

L'étude a soumis dix comportements aux personnes interrogées, tels que frauder dans les transports publics, garder de l'argent trouvé dans la rue, jeter ses déchets par terre ou mentir.

Il y a dix ans, 70% des gens jugeaient injustifiable de tromper son conjoint, contre seulement 50% aujourd'hui.

20% des personnes jugent aujourd'hui injustifiable de garder de l'argent trouvé dans la rue, contre 40% en 2000.

La seule chose sur laquelle les Britanniques sont moins tolérants est la fraude aux allocations sociales, condamnée massivement (85% en 2011 contre 78% en 2000).

L'étude menée en ligne auprès de plus de 2000 adultes révèle aussi des jeunes de moins de 25 ans beaucoup plus enclins à accepter les comportements malhonnêtes que leurs aînés.

Seulement un tiers des moins de 25 ans trouve injustifiable de tricher dans son CV, contre trois quarts des plus de 65 ans. Et un cinquième des jeunes estime que mentir n'est jamais justifiable, contre 55% des plus de 65 ans.

La différence d'appréciation des jeunes peut s'expliquer par une sorte de «cycle de vie», qui verrait les gens devenir de plus en plus à cheval sur les principes en vieillissant.

Mais la moindre probité des jeunes peut aussi s'avérer préoccupante, relève le professeur Paul Whiteley qui a dirigé l'étude, «si on considère que l'intégrité s'acquiert à l'adolescence comme c'est le cas pour les positionnements politiques».

Les femmes se révèlent légèrement plus honnêtes que les hommes, mais la classe sociale et le travail effectué ne changent quasiment rien aux résultats.

Selon le professeur Paul Whiteley, le degré d'honnêteté est un indice du sens civique. S'il s'effrite, «les gens deviennent méfiants et ne travaillent pas ensemble, les communautés vont moins bien, ont des performances éducatives plus faibles et deviennent moins performantes sur un plan économique. Cela peut vraiment avoir des effets sérieux», observe-t-il.