En plein remaniement ministériel en Italie, un professeur d'agronomie à l'université de Guelph a révélé samedi à l'AFO avoir été approché par erreur pour devenir secrétaire d'État à l'Agriculture.

Francesco Braga, 53 ans, d'origine italienne, enseigne les dérivés dans l'établissement du sud-ouest de l'Ontario.

Lundi, il découvre son nom et sa photo dans la presse italienne sur internet. L'article annonçait sa nomination portée par «des avis positifs de l'industrie» a-t-il expliqué à l'AFP, précisant ne plus vivre en Italie depuis 28 ans et n'y avoir aucune attache politique.

Peu après sa prétendue nomination, Francesco Braga reçoit un courriel du ministre italien de l'Agriculture l'enjoignant à prendre ses fonctions ainsi que de nombreux messages de félicitations.

«Ma femme a pensé que mes amis en Italie me faisaient un canular», a raconté M. Braga, qui entame tout de même les préparatifs d'un voyage en Italie pour assister à sa cérémonie d'investiture, sous l'injonction du gouvernement italien.

Un nouveau gouvernement a été formé en Italie après la démission de Silvio Berlusconi. Le nouveau premier ministre, Mario Monti -dont la mission est de redresser les finances du pays- a eu un emploi du temps surchargé par la recherche de nouveaux talents pour diriger le pays.

Après quelques contacts au plus haut niveau, M. Braga est informé de la méprise.

En réalité, le poste était destiné à Franco Braga (et non pas Francesco), un professeur de génie civil à l'université La Sapienza de Rome, spécialisé dans les tremblements de terre.

Le nouveau ministre italien de l'Equipement, Altero Matteoli, avait pressenti Franco Braga pour le poste de sous-secrétaire à l'Equipement. «Mais ils l'ont affecté à l'agriculture» a déclaré le ministre au quotidien Corriere Della Serra.

«C'est une stupide erreur» a déclaré Francesco Braga. «Mais il ne faut pas oublier que ces hommes ont la mission de sauver l'Italie de l'implosion et ils semblent pour le moins brouillons».

Dans un sourire, il ajoute: «C'est aussi un triste jour pour l'agroalimentaire italien s'ils nomment un ingénieur en génie civil, spécialisé dans la construction de bâtiments résistants aux séismes, et pas un économiste qui connaît le secteur de l'agroalimentaire».