Les starlettes ont lancé la mode, et les chihuahuas sont désormais partout à Los Angeles... tant et si bien que beaucoup sont abandonnés et qu'une généreuse philanthrope a proposé de les sauver en organisant un pont aérien avec le Canada.

«À Los Angeles tout particulièrement, nous faisons face à une surpopulation de petits chiens, dont beaucoup de chihuahuas, car les gens pensent qu'un petit chien, c'est facile à garder chez soi», explique Madeline Bernstein, qui participe à l'opération de sauvetage.

Le phénomène n'a fait que s'amplifier après la sortie de films ayant des chihuahuas pour héros, comme Legally Blonde (La revanche d'une blonde) ou Beverly Hills Chihuahua (Le chihuahua de Beverly Hills), souligne Madeline Bernstein, membre de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Los Angeles (SPCALA).

Et la mode s'est emballée quand «un nombre important de jeunes célébrités comme Paris Hilton ou Britney Spears ont commencé à sortir en arborant ces petits chiens comme accessoires», explique-t-elle à l'AFP.

«Le problème, c'est que ce ne sont pas des accessoires, ce sont des chiens. Ils font caca, ils font pipi et il faut s'en occuper... mais les jeunes les considèrent comme s'ils étaient de jolis sacs, avant de s'en lasser et d'abandonner leur chien dans la rue ou dans un refuge».

Le nombre de chihuahuas est estimé à plus de 60 000 à Los Angeles, où les visiteurs sont souvent étonnés du traitement luxueux auquel ont droit ces chiens miniatures, cajolés comme des bébés dans la rue, les cafés et les bars.

Leurs propriétaires ont à leur disposition un nombre incalculable d'instituts de soins, de boutiques et même d'écoles de yoga pour chiens, à des prix tellement prohibitifs qu'on comprend aisément pourquoi les pauvres petites bêtes finissent abandonnées.

Mais les défenseurs des animaux ne comptent pas rester sans réagir. C'est pourquoi Madeline Bernstein et tout un groupe d'amis des chiens ont organisé récemment le voyage à bord d'un avion de 60 chihuahuas de Long Beach à Edmonton, au Canada.

Candy, Kobe, Sadie, Winnie, Taylor, Troudy faisaient partie des passagers de ce vol de trois heures vers des contrées beaucoup moins tempérées que Los Angeles.

Les vols «Air Chihuahua» organisés par SPCALA existent depuis décembre 2009, vers des destinations variées comme le Colorado, le Texas ou la Floride. Mais le vol pour Edmonton, d'un coût de 40 000 dollars, constituait la première opération de secours internationale du genre.

À l'initiative de l'opération: Jan Folk, femme d'affaires et philanthrope canadienne et accessoirement propriétaire de l'avion. Elle explique qu'en Californie du sud, les refuges doivent accueillir chaque jour énormément d'animaux abandonnés.

Les responsables de ces refuges «estiment qu'ils n'ont pas d'autre choix que de les euthanasier au bout du compte s'ils ne sont pas transférés ailleurs», explique-t-elle à l'AFP sur le tarmac de l'aéroport de Long Beach, dans la banlieue sud de Los Angeles. À Edmonton, «beaucoup de gens sont prêts à accueillir les chiens venant de Californie car ils savent que beaucoup d'entre eux proviennent d'usines à chiots ou de vendeurs chez qui ils vivaient dans des conditions affreuses», dit-elle. «En fait, les gens prêts à les adopter font la queue au refuge d'Edmonton en attendant leur arrivée», assure-t-elle.