«Je ne l'entendais pas», «il a un problème de dentier»: des interprètes français du Parlement européen se sont moqués mardi d'un vieux député britannique, sans savoir que leurs micros étaient restés allumés et que tout le monde pouvait les entendre.

Pendant qu'une députée française, la conservatrice Elisabeth Morin-Chartier, prenait la parole sur la lutte contre la pauvreté, les interprètes français ont laissé leur micro ouvert, si bien que ceux qui écoutaient le débat en français ont entendu la conversation privée des traducteurs en lieu et place de l'intervention de la députée.

L'incident, qui n'a duré que quelques secondes, pouvait encore être réécouté en milieu de journée sur le site web du Parlement.

On y entend une conversation entre les interprètes (deux hommes), à propos de l'intervention quelques minutes plus tôt d'un député britannique, Derek Roland Clark, 77 ans.

«C'était bien, Clark, là, cet Anglais...», commence l'un des interprètes en riant, avant de critiquer l'absentéisme de M. Clark, dont il dit avoir souvent traduit les réunions de groupe de son parti, le très eurosceptique Europe, libertés, démocratie (ELD): «j'ai fait souvent l'ELD, je ne l'ai jamais vu à aucune réunion».

«Je ne l'entendais pas...», «c'était du "mumbling"» (il marmonnait, ndlr), «il a truc dans la gueule», «il a un problème de dentier», poursuivent les deux plaisantins.

Le Parlement européen, qui travaille dans 23 langues, emploie environ 430 interprètes fonctionnaires, auxquels s'ajoute une réserve de quelque 2500 interprètes externes occasionnels.