La reine Elizabeth II a demandé en vain à bénéficier de subventions réservées aux foyers modestes pour l'aider à payer sa facture de chauffage, révèle une correspondance publiée vendredi dans la presse britannique.

Dans des courriers datant de 2004, des conseillers de la monarque soulignaient que la facture de gaz et d'électricité des palais royaux avait doublé et atteignait plus d'un million de livres (1,2 million d'euros), un niveau «intenable», selon eux.

Selon les quotidiens The Independent et Daily Express, le trésorier adjoint de la reine a alors écrit au ministère de la Culture, en charge des subventions à la famille royale, afin de demander s'il serait possible de puiser dans un fonds de 60 millions de livres (70 millions d'euros) venant en aide aux personnes à revenus modestes, hôpitaux ou associations communautaires ayant des difficultés à payer leurs factures de chauffage.

Le gouvernement avait dans un premier temps accepté mais, en août 2004, un responsable écrit au palais de Buckingham: «je suis un peu mal à l'aise quant aux répercussions médiatiques probablement hostiles si on donnait une subvention au palais, au détriment, par exemple, d'un hôpital. Désolé de ne pas être plus positif».

Interrogé, le palais de Buckingham a refusé tout commentaire.

La reine touche une subvention publique pour l'entretien de ses palais, qui s'est élevée à 38,2 millions de livres (45 millions d'euros) en 2009-10. Mais la famille royale éprouve toutes les difficultés à maintenir ses résidences dans la limite de ce budget.

Les dissensions et demandes d'aides supplémentaires sont récurrentes, à tel point que le gouvernement a signé en 2006 un «mémorandum» stipulant que, «en cas de divergences insurmontables», le gouvernement prendra le contrôle financier des palais, a révélé jeudi The Independent.

La reine reçoit également 7,9 millions de livres (9,2 millions d'euros) au titre de la «liste civile», c'est-à-dire pour couvrir les dépenses courantes du couple royal. Cette subvention est gelée depuis 1990, ce qui signifie qu'elle a de facto diminué en 20 ans de 76%, du fait de l'inflation.