Plus de 230 000 personnes référencées dans l'état-civil japonais comme théoriquement centenaires sont introuvables, dont près d'un millier auraient plus de 150 ans, selon une enquête publiée vendredi.

Officiellement, le Japon compte quelque 40 000 centenaires, dénombrés sur la base de recensements réguliers des services de l'État auprès de l'ensemble de la population.

Les noms des 234 354 individus totalisés dans l'étude apparaissent quant à eux dans les registres municipaux mais ne sont pas pris en compte dans les statistiques démographiques et sociales nationales.

Cette enquête a été lancée au début de l'été par le ministère de la Justice, après la découverte de plusieurs cadavres de personnes âgées, décédées depuis longtemps, au domicile de proches soupçonnés d'avoir caché leur mort pour toucher leur retraite.

Bien que les pensions soient versées sur la base de données recueillies par les services sociaux, et non à partir de l'état-civil, les autorités ont ordonné aux mairies d'éplucher leurs registres, jusqu'aux plus anciens, afin de clarifier la situation administrative.

Parmi les centenaires introuvables restés dans l'état-civil local, figurent des citoyens morts pendant la Deuxième Guerre mondiale ou dans l'immédiat après-guerre, et dont les décès n'ont pas été notifiés.

D'autres ont déménagé sans signaler leur départ à leur mairie, puis sont morts ailleurs sans que leur ville d'origine n'en ait été informée.

Au sein de cette liste compilée, 77 118 personnes avaient un âge théorique de plus de 120 ans et 884 de plus de 150 ans, a précisé le ministère de la Justice.

Au vu des résultats, le gouvernement a ordonné aux municipalités d'effacer d'emblée les noms des «centenaires» âgés de plus de 120 ans, si leur existence ne pouvait être confirmée.

La mobilisation des autorités a débuté en juillet, après une macabre découverte de la police de Tokyo: le cadavre momifié d'un vieillard mort depuis plus de 30 ans, gisant sur son lit, alors que des responsables municipaux étaient venus le féliciter pour son 111e anniversaire.

La police et les services sociaux ont multiplié depuis les visites au domicile de «centenaires» douteux. Fin août, les restes d'une femme censée avoir 104 ans, conservés dans le sac à dos de son fils depuis près de 10 ans, avaient ainsi été retrouvés.