Une artiste australienne ayant filmé son père, survivant de l'Holocauste en train de danser à Auschwitz avec ses enfants, sur l'air de Gloria Gaynor I Will Survive se déclare surprise des critiques qui ont surgi avec sa vidéo sur YouTube.

Jane Korman a expliqué qu'elle ne s'attendait pas à une telle avalanche de critiques après la mise en ligne de sa vidéo sur YouTube. L'artiste qui habite Melbourne ne prévoit pas pour autant de renoncer à explorer les nouvelles façons de parler de l'Holocauste par le biais de son art.

«Les réactions ne m'ont certainement pas fait renoncer. En fait cela a été très encourageant, même si cela peut avoir un aspect négatif», a dit jeudi à l'AFP Jane Korman jointe par téléphone. «Cela rend ce sujet vivant et c'est ce que je voulais».

«En dansant à Auschwitz» qui a été filmé en juin 2009, faisait partie à l'origine d'une exposition à l'université de Melbourne.

La vidéo montre Jane Korman, son père Adolk de 89 ans et ses trois enfants en train de danser dans le camp de concentration d'Auschwitz, et d'autres sites liés au génocide des juifs, ailleurs en Pologne, en Allemagne et en République tchèque.

Le document se termine sur les mots du survivant âgé, qualifiant la visite de la famille à Auschwitz de «moment vraiment historique».

Ironie du sort, alors que Jane Korman a raconté qu'elle voulait par son art combattre les perceptions négatives que le monde se fait des juifs et d'Israël, les plus violentes critiques sont venues de la communauté juive.

«Il y a eu un éventail d'opinions - pour la plupart négatives» a expliqué Vic Alhadeff, qui dirige une organisation juive de l'État de Nouvelles Galles du Sud.

«(Auschwitz) est le plus grand cimetière au monde, et beaucoup de gens pensent qu'il n'est pas convenable de danser dans un cimetière» ajoute-t-il.

«On a le droit et le devoir de célébrer le fait d'avoir survécu et il y a un nombre infini de façon de le faire» reconnaît-il toutefois. Mais il faut, selon lui, tenir compte des sentiments d'autres survivants.

Jane Korman pense avoir été mal comprise.

«Si j'avais filmé ailleurs cela n'aurait pas eu le pouvoir de forcer les gens à penser, à réfléchir à l'Holocauste et à se souvenir de l'Holocauste d'une façon nouvelle» dit-elle.

Le camp d'extermination d'Auschwitz, installé en 1940 par l'Allemagne nazie dans le sud de la Pologne occupée, reste le symbole de l'horreur de la Seconde guerre mondiale et de l'Holocauste, pour avoir servi de lieu d'extermination de 1,1 million de personnes, dont un million de juifs.