Un Mexicain sans-papiers a obtenu le droit de continuer à se produire dans des spectacles de nu aux États-Unis, car son métier ne porte pas atteinte «aux bonnes moeurs» et ne constitue donc pas une raison suffisante pour l'expulser, a décidé une cour d'appel mercredi.

L'artiste en question s'appelle Victor Ocegueda Nunez. Selon des documents judiciaires consultés par l'AFP, il s'était illégalement installé aux États-Unis en 1993 et n'avait, jusqu'en 2003, pas été inquiété par les autorités chargées des questions d'immigration.

Mais à cette date, le gouvernement fédéral américain commence à s'intéresser à son cas. Il estime que l'activité de M. Ocegueda Nunez, loin de contribuer à l'enrichissement culturel d'un public averti, n'est en fait qu'une «atteinte aux bonnes moeurs», délit puni par la loi. Et une raison de plus d'expulser l'artiste sans-papiers vers son Mexique natal.

En première instance, les juges donnent raison aux autorités. M. Ocegueda Nunez fait alors appel du jugement et argue du fait que dévoiler ses charmes constitue la seule et unique source de revenus qui lui permette de nourrir sa femme et ses trois enfants - tous les quatre citoyens américains.

Mercredi, les juges de la cour d'appel de l'État de Californie à San Francisco (ouest) lui ont donné raison et infligé un camouflet aux autorités.

«Selon la définition que nous lui appliquons, le délit d'atteinte aux bonnes moeurs implique forcément un comportement +abject, vil et dépravé+ et doit +choquer la conscience populaire+», explique l'un des juges dans le jugement. Or, poursuit-il, il est «clair comme de l'eau roche» que cette définition ne s'applique pas à l'activité pratiquée par M. Ocegueda Nunez.