Un orchestre de Leipzig (est de l'Allemagne) va se produire vendredi dans un bordel, dans le cadre d'une série de concerts dans des lieux insolites, pour rencontrer son public «loin de l'atmosphère des salles de concert classiques», a indiqué mardi son directeur musical.

Six musiciens et une chanteuse du Forum pour la Musique contemporaine de Leipzig (FZML) vont interpréter huit oeuvres contemporaines, dont une d'Erik Satie et une tirée de L'Opéra de Quat'sous de Kurt Weill et Bertolt Brecht, dans l'Eros Center de la ville.

Ce concert promet d'être un moment «grivois et impudique, mais aussi sensuel, plein de sensibilité et musicalement raffiné», promet le Forum sur son site internet. Il annonce également la participation des «danseuses» du centre de distraction pour adultes.

Les oeuvres proposées «sont des chansons libertines et érotiques, des ballades traitant du proxénétisme ou des oeuvres évoquant des pratiques sexuelles, comme par exemple le strip-tease», ajoute l'orchestre.

«Il s'agit avant tout d'avoir des oeuvres qui ne soient pas seulement belles, mais également authentiques, qui décrivent un peu ce qui se passe dans le lieux où nous jouons», a expliqué à l'AFP Thomas Christoph Heyde, directeur musical de l'ensemble.

Ce concert entre dans le cadre d'une démarche du FZML, «Travail sur le temps libre», qui vise à «rencontrer le public (...) là où les gens passent leur temps, que ce soit sur le chemin du travail ou de leurs loisirs», a-t-il précisé.

«Le bordel est un lieu où des femmes travaillent, et où les hommes viennent se distraire», a-t-il résumé.

Avant le «concert au bordel», le FZML avait ainsi proposé un «concert à vélo», un «concert au cimetière» ou encore un «concert à l'ANPE».

L'idée de faire un concert dans un tel lieu a fait l'objet de «longues discussions» au sein même du Forum, qui regroupe des artistes pluridisciplinaires «pour savoir si l'on pouvait, si l'on avait le droit et si l'on devait faire un concert dans cet endroit», a reconnu M. Heyde.

«Mais il y a eu plutôt moins de réactions négatives que ce que l'on craignait» de la part de l'opinion publique, a-t-il assuré.