Le marché immobilier aux États-Unis a beau être ravagé par la récession, quelques petits malins ont néanmoins fait de bonnes affaires cette semaine à Las Vegas, en se disputant les maisons et les hôtels du... Monopoly.

La ville-casino accueillait en effet le championnat du monde du célèbre jeu de société -- qui n'avait pas été organisé depuis cinq ans --, mettant aux prises 41 champions nationaux. C'est un étudiant norvégien qui a été couronné champion du monde, après une finale l'ayant opposé aux États-Unis, à la Russie et à la Nouvelle-Zélande. Il est reparti avec un chèque de 20 580 dollars -- le montant remis à chaque joueur en début de partie, dans l'édition américaine du jeu.

Tous les joueurs du tournoi s'étaient qualifiés en gagnant le championnat national de leur pays, et s'étaient vu offrir le voyage à Las Vegas.

L'éditeur du Monopoly, Hasbro, avait organisé ses derniers championnats du monde en 2000 à Toronto, et en 2004 à Tokyo.

 «C'est excitant», a déclaré à l'AFP l'Allemand Hans-Georg Schellinger, 45 ans, réparateur de réfrigérateurs à Stuttgart, et éliminé en demi-finale. «Venir à Las Vegas et jouer pour de l'argent, c'est génial», dit-il.

La compétition s'est tenue dans une gigantesque salle de l'hotel Caesars Palace, sous les yeux de centaines de spectateurs, de juges et de banquiers, avec l'aide de traducteurs, pour faciliter les marchandages entre joueurs.

Le sérieux de la compétition n'a pas empêché le champion néo-zélandais de venir avec quinze de ses compatriotes pour l'encourager, alors qu'une équipe de télévision, préparant un documentaire sur le jeu, qui fête cette année ses 75 ans, ne perdait pas une miette du tournoi.

«C'est vraiment spectaculaire et impressionnant», a déclaré le tenant du titre Antonio Zafra Fernandez, 41 ans, un laborantin madrilène également éliminé en demi-finale. «Il faut que je prenne une photo de tout cela, c'est trop incroyable!», s'enthousiasmait-il.

La réunion a aussi été l'occasion pour les joueurs de comparer les variantes locales dans les règles du jeu, comme cette habitude américaine -- partagée par d'autres pays -- de mettre de l'argent au milieu de tapis de jeu, remporté par celui ou celle qui tombe sur la case «parking gratuit».

Mais pour le tournoi, seules les règles officielles était appliquées, avec ses traditionnels marchandages entre joueurs -- rendus plus ardus cependant par la barrière de la langue, comme en témoigne le champion américain Richard Marcinaccio, 26 ans, qui a fini troisième.

«Quand on pense au Monopoly, on pense à ces petites discussions entre amis autour du tapis de jeu», déclare Marcinaccio. «Les bonnes affaires viennent de ces discussions, mais ici, c'est difficile de tomber d'accord», dit-il.