Le «refus des sorciers de la finance d'admettre» que les choses pouvaient mal tourner est à la base de la crise, ont expliqué des économistes à la reine Elizabeth II dans une lettre publiée dimanche dans la presse britannique.

«Tout le monde semblait faire son travail comme il fallait (...) et, selon les instruments traditionnels qui servent à mesurer le succès, ils le faisaient souvent bien», est-il écrit dans une lettre de trois pages adressée à la souveraine et publiée par le journal dominical The Observer.

«Mais on n'a pas vu que cela s'amoncelait en une série de déséquilibres reliés entre eux et sur lesquels aucune autorité n'avait juridiction», ajoutent des professeurs de la London School of Economics (LSE). Lors d'une visite en novembre dans la prestigieuse université, la reine avait demandé pourquoi personne n'avait vu venir la crise.

«En résumé, Votre Majesté, l'échec à prévoir le moment, l'ampleur et la gravité de la crise, et à la prévenir (...) avait principalement pour raison l'incapacité de l'imagination collective de nombreuses personnes brillantes, à la fois dans ce pays et au niveau international, à comprendre les risques du système pris dans sa globalité», conclut la lettre, signée par le professeur Tim Besley, membre du comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre.