Un Kenyan demande réparation pour le stress subi à la suite d'une semaine de grève du sexe menée par des militantes pour tenter de forcer les dirigeants politiques à mettre de côté leurs divergences et à réformer le pays.

James Kimondo poursuit en justice les dirigeantes du G10, un regroupement d'associations de femmes qui a appelé à un boycott sexuel national.«Depuis que les femmes ont appelé à ce boycott sexuel, ma femme a refusé d'accomplir son devoir conjugal. Cela m'a causé de l'anxiété et de l'insomnie», a-t-il dit, évoquant devant les journalistes de «l'angoisse, du stress, des migraines et un manque de concentration».

Des associations de femmes issues de la société civile kenyane avaient décrété fin avril une semaine d'abstinence sexuelle afin d'inciter les hommes politiques à régler leurs différends et réformer le pays.

Elles estiment que les politiciens ne devraient pas avoir le temps de se consacrer aux plaisirs de la chair compte tenu de la situation économique et politique critique du pays.

Le Kenya a connu début 2008 une crise politique meurtrière (1.500 morts) à la suite de la réélection en décembre 2007 du président Mwai Kibaki, accusé alors par son rival Raila Odinga d'avoir fraudé l'élection.

Les deux camps ont finalement signé un accord de partage du pouvoir et M. Odinga est devenu Premier ministre d'un gouvernement de coalition empêtré dans les dissensions et qui tarde à adopter des réformes cruciales sur la terre, le chômage des jeunes ou encore un nouveau cadre constitutionnel.