Le premier ministre britannique Gordon Brown a déclenché mercredi l'hilarité à la chambre des Communes en déclarant que son gouvernement avait «sauvé le monde» avec son plan de sauvetage des banques, un lapsus bruyamment salué par les députés de l'opposition.

Interrogé sur le plan de recapitalisation des banques mis en place au Royaume-Uni, le Premier ministre a répondu qu'il s'agissait «de sauver les banques qui, autrement, se seraient effondrées et non seulement nous avons sauvé le monde...» Il a tenté de se rattraper en ajoutant, quelques instants plus tard, avoir «sauvé les banques».

Mais le mal était déjà fait: les éclats de rire et invectives avaient envahi les bancs de l'opposition.

Le «Speaker» des Communes, qui préside les débats à la chambre basse du Parlement, a mis de longues secondes pour parvenir à rétablir un calme qui est resté fragile tout au long de la séance hebdomadaire de questions au Premier ministre.

«Nous avons non seulement travaillé avec les autres pays pour sauver le système bancaire mondial, mais aucun déposant n'a perdu d'argent au Royaume-Uni», a repris M. Brown. «L'opposition peut ne pas aimer que nous ayons mené le monde pour sauver le système bancaire, mais c'est le cas», a-t-il ajouté.

En prenant la parole, le chef des conservateurs David Cameron a relevé: «Eh bien, c'est officiel désormais, il est tellement occupé à parler de sauver le monde, qu'il a oublié les entreprises du pays qu'il gouverne».

Gordon Brown, salué dans le monde entier pour son audacieux plan de sauvetage des banques britanniques, avait affirmé mi-octobre être «seulement Gordon», et pas «Flash Gordon», le héros de bande dessinée qui sauve le monde.

«Pas Flash, seulement Gordon» était l'un des slogans de campagne de M. Brown avant de prendre la succession de Tony Blair à la tête du gouvernement en juin 2007. Ce slogan visait à lui donner une image modeste et sérieuse le différenciant du style plus haut en couleur de son prédécesseur.