Une statue géante du premier président et héros de l'indépendance chypriote, l'archevêque Makarios III, qui trônait au coeur de la vieille ville de Nicosie depuis plus de vingt ans, était en passe d'être exilée jeudi, l'église orthodoxe l'ayant finalement jugée trop laide.

La statue de bronze, de 10 mètres de haut et pesant 12 tonnes, qui évoque selon ses détracteurs les grandes heures de l'art stalinien, doit être «délocalisée» auprès de la tombe de l'archevêque, située dans les montagnes du Troodos, à environ 80 km au sud-ouest de la capitale.

En prévision de l'événement, un Makarios III plus modeste, une statue de marbre blanc grandeur nature de la figure politique la plus célèbre de l'île, a été érigée voici deux mois à côté de la sculpture géante.

Le chef de l'Église orthodoxe, l'archevêque Chrysostomos II, avait décidé il y a quelques mois d'exiler la statue érigée en 1987 pour des raisons esthétiques, estimant que le paysage montagneux du Troodos lui siérait mieux.

Bien que constituant l'une des attractions touristiques de Nicosie, nombre d'habitants de la vieille ville jugeaient que la statue, trop grande, défigurait les ruelles du coeur de la capitale. Certains commentateurs l'avaient baptisée «Big Mac» tandis que des vandales l'avaient maculée de peinture en septembre.

De nombreuses équipes de télévision étaient sur place jeudi pour filmer les ouvriers en train de faire leur travail, à l'aide d'une énorme grue et d'un excavateur.

Makarios, fut le premier président de Chypre après l'indépendance en 1960 dont il fut l'un des principaux artisans. Il est décédé d'une crise cardiaque en 1977.