La suspension du projet de construction du centre animalier à Laval, quelques semaines après celle du complexe aquatique, préoccupe l'opposition qui y détecte un problème de planification et de transparence.

«C'est préoccupant de voir l'administration [du maire Marc] Demers échapper deux projets d'envergure en quelques semaines par manque de planification. On doit se poser des questions par rapport au bureau des grands projets qui bénéficie d'un budget annuel de 2,3 millions pour mener ces dossiers. À l'évidence, la structure ne fonctionne pas», estime le chef de l'opposition officielle, Michel Trottier du Parti Laval.

Ce dernier souligne également le manque de transparence de l'administration Demers alors que le conseil municipal n'a pas été informé des problèmes dans le dossier. «Le maire Demers a peut-être géré la crise politique au détriment de la Ville», croit-il.

Michel Trottier réagissait ainsi aux révélations de La Presse publiées lundi concernant le projet du centre animalier que l'administration du maire Marc Demers s'apprête à stopper notamment pour des raisons de hausse des coûts. Aucun détail n'est toutefois connu. L'annonce officielle devrait être faite lors de la présentation du programme triennal d'immobilisations (PTI) le 3 décembre prochain.

Dans l'actuel PTI 2018-2020, une somme de 17,8 millions est consacrée au centre animalier. Mais seule une somme de 710 000 $ a été dépensée jusqu'à présent alors que le centre animalier aurait dû être inauguré en décembre prochain.

«Le PTI totalise 275 millions d'investissements. C'est donc près du tiers du PTI qui ne verra pas le jour. Il faudrait d'ailleurs faire le point sur les autres projets importants comme la grande bibliothèque (64 millions)», fait valoir M. Trottier.

De son côté, Michel Poissant, conseiller municipal dissident de l'équipe du maire Demers, l'administration Demers a vu trop grand et s'est laissée guider par l'envie de marquer le paysage lavallois avec un édifice ayant une touche artistique. «C'est un jugement idéaliste plutôt qu'un jugement d'affaires qu'on a appliqué», déplore M. Poissant.

Selon lui, l'administration Demers dont il a pris ses distances en juin dernier, devrait tirer une leçon de la situation. «Il faut travailler en collégialité. Et surtout, il faudrait avec une vision basée davantage sur l'efficience», dit M. Poissant.

Selon des comptes-rendus de rencontres menées par la haute direction de la Ville, dont La Presse a pris connaissance, le projet de centre animalier suscite des interrogations depuis déjà plusieurs mois. En septembre dernier, le directeur général adjoint, responsable du dossier, Clément Bilodeau, soulevait la question du moment que l'administration choisirait pour aller sur la place publique et annoncer «pas de centre animalier».

Au bureau du maire, on a reconnu que le projet «ne peut pas être livré tel que promis pour 2019».