Montréal installera des caméras dans le Quartier des spectacles afin d'évaluer les foules y affluant lors des grands événements.

La métropole s'apprête à acheter 730 caméras de surveillance, dont une partie servira à tester une nouvelle façon de gérer la mobilité et la sécurité des secteurs les plus achalandés de la ville. Le Quartier des spectacles servira de laboratoire pour un projet de la Ville de Montréal et de l'Université McGill sur la gestion de foule.

«Les caméras seront installées dans les coins de rue entourant le Quartier des spectacles et vont mesurer individuellement les entrées et sorties», résume une porte-parole de la métropole, Audrey Gauthier. Les données recueillies par les caméras seront analysées pour évaluer l'achalandage de l'ensemble du lieu sur ce secteur d'un kilomètre carré.

Améliorer la gestion de foule

Au-delà du comptage, Montréal souhaite utiliser ces informations pour mieux connaître les mouvements et améliorer la gestion de l'endroit et des mesures de sécurité à prendre lors des grands événements.

Ce système permet aussi de déterminer la tendance des mouvements de foule qui est pertinente à l'amélioration des services aux citoyens ainsi que des mesures de sécurité lors des événements grand public.

Montréal estime que cette façon sera plus précise que les comptages manuels. «Le nouveau système qui sera installé mesurera l'achalandage avec un taux de fiabilité plus élevé», explique Audrey Gauthier.

Impossible pour l'heure de connaître l'achalandage du Quartier des spectacles, car Montréal laisse le soin aux promoteurs d'événements de mesurer l'affluence à leurs événements.

La Ville précise que des mesures seront prises pour s'assurer du respect de la vie privée des citoyens, ainsi que de la sécurité des images captées. Les dirigeants de la firme ayant décroché ce contrat, Panavidéo, ont été soumis à une enquête de la part du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en raison du caractère délicat de la gestion des images.

Surveillance classique

L'achat des 730 caméras s'élèvera à 590 000 $, et Panavidéo a aussi reçu le mandat de gérer le stockage des images. Seulement une partie de ces appareils servira au comptage de foules, les autres doivent avoir une fonction de surveillance plus classique.

En effet, 415 caméras ont été acquises pour les besoins du SPVM. Le corps policier compte les utiliser pour sécuriser des postes de quartier, des centres opérationnels ainsi qu'un bâtiment non précisé.

Les 315 autres appareils seront déployés au Quartier des spectacles et serviront aussi au comptage des camions aux dépôts à neige de la Ville. 

Certains seront utilisés pour surveiller le complexe environnemental Saint-Michel et les installations d'Espace pour la vie.

Onze firmes ont répondu à l'appel d'offres, mais seulement deux ont été jugées conformes aux besoins techniques de la Ville. Ce contrat de 590 000 $ coûtera nettement moins cher que prévu, alors que Montréal prévoyait payer près de 1 million. La métropole explique l'écart par le nombre élevé de caméras achetées, lequel permet une économie de volume.

La Ville se dit rassurée par le fait que les deux offres jugées conformes avaient des prix très similaires, «ce qui démontre l'existence d'un marché très compétitif dans le domaine de la vidéosurveillance».