Les maires des 15 villes de banlieue de l'île de Montréal s'attendent à un « budget responsable » pour l'agglomération en 2019, ce qui signifie qu'il ne devra pas dépasser le taux d'inflation. À cela, la mairesse Valérie Plante a répliqué qu'« ils ne seront pas déçus ».

Après avoir dénoncé les hausses inflationnistes du budget 2018 de l'agglomération l'hiver dernier, budget préparé par la Ville de Montréal, les Beaconsfield, Hampstead, Ville Mont-Royal et autres Senneville ont obtenu de participer à la préparation budgétaire de 2020. Entre-temps, s'ils saluent l'ouverture de l'administration Plante à travailler en partenariat, ils lui lancent tout de même un avertissement, tout en étant conscients de n'avoir aucun pouvoir autre que moral.

« Nous appuierons le prochain budget si celui-ci limite les augmentations de taxes en deçà du taux d'inflation affiché par le Conference Board du Canada », a indiqué le président de l'Association des municipalités de banlieue (AMB) et maire de Montréal-Ouest, Beny Masella.

À ses côtés, le maire de Beaconsfield et vice-président du comité des finances de l'agglomération, Georges Bourelle, a renchéri : « On s'attend à ce que Montréal fasse un budget responsable qui augmentera les ressources dans certains secteurs, mais, en même temps, qui réduira ailleurs pour avoir un budget équilibré. »

Quelques heures plus tard, la mairesse a donné son point de vue, en marge d'une conférence de presse concernant l'agrandissement du parc-nature de l'Anse-à-l'Orme. « Ils ne seront pas déçus », a-t-elle d'abord lancé avec un large sourire. « Ce qu'on a toujours dit, c'est que l'on gardera les taxes au niveau de l'inflation. En bas de celle-ci, ça voudrait dire une baisse de taxes. [...] S'en tenir à l'inflation, ça demeure la façon la plus responsable d'agir avec toutes les responsabilités que l'on a », a indiqué Mme Plante.

Par ailleurs, l'administration de Montréal et les villes de banlieue se sont entendues pour mettre en place quatre comités administratifs. Ces derniers se pencheront sur l'élaboration du budget à compter de l'année prochaine [pour le budget 2020], les dépenses mixtes, l'établissement des quotes-parts ainsi que le partage des compétences. Des solutions devront être déterminées d'ici le printemps prochain.

Les maires Masella et Bourelle se réjouissent d'être ainsi considérés en véritables partenaires. « On n'a jamais eu ce niveau d'ouverture avec les administrations précédentes », note Beny Masella.

Les maires de banlieue souhaitent ainsi une révision de la gouvernance de l'agglomération, alors qu'ils sont assujettis à la volonté de Montréal, qui domine par l'importance de sa population. Mais, la mairesse Plante prévient qu'il n'est pas question de revoir les structures en place. « Il faut converser, mais il faut aussi comprendre que la force de l'agglomération et le partage des responsabilités, ça ne se change pas sur un dix cents », a dit Valérie Plante avant de clore le sujet en soulignant qu'il ne s'agira pas « d'un débat de structures ».