Le conseil municipal de Montréal vient d'adopter à l'unanimité une motion appuyant la Ville de Toronto dont le nombre d'élus municipaux risque d'être réduit de moitié comme le souhaite le nouveau premier ministre Doug Ford.

« Aucune ville n'est à l'abri d'une telle ingérence », a déclaré devant l'assemblée la mairesse Valérie Plante. Selon elle, cette motion arrive au bon moment puisque toutes les villes veulent le respect de l'autonomie et devraient donc être traitées d'égal à égal avec les gouvernements fédéral et provinciaux. « C'est un geste de solidarité ».

La motion a été déposée lundi conjointement par le chef de l'opposition officielle Ensemble Montréal, Lionel Perez et la mairesse Plante. Elle survient alors que le gouvernement ontarien de Doug Ford a présenté le projet de Loi pour des administrations locales efficaces (loi 5) en plein coeur de la campagne électorale municipale. Cette loi fait passer de 47 à 25 le nombre d'élus à l'hôtel de ville de Toronto.

La Cour supérieure de l'Ontario a invalidé le projet de loi puisqu'il constitue une entrave à la liberté d'expression des candidats à l'élection.

M. Perez soutient dans sa motion que le gouvernement ontarien n'a pas exploré toutes les possibilités de travailler avec la Ville de Toronto et son conseil municipal  dans le cadre constitutionnel actuel. Il a ainsi été proposé d'appuyer le conseil municipal torontois et de soutenir la Fédération canadienne des municipalités  « pour amorcer un dialogue sérieux avec le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux au sujet de la protection de la démocratie locale et l'accroissement de l'autonomie des gouvernements municipaux ».

C'est la première fois qu'un gouvernement provincial utilisait la clause dérogatoire de la Constitution canadienne pour modifier la taille d'un conseil municipal en pleine campagne électorale.