Le maire de Laval Marc Demers a retrouvé sa majorité au conseil municipal au cours des deux dernières semaines, mais il ne pavoise pas pour autant. Il reconnaît sa part de responsabilité dans la crise politique qui a secoué son parti et dont le ressac se fait encore sentir à l'hôtel de ville.

« Ma responsabilité était d'éviter que cela arrive. Je ne peux pas dire que j'ai eu un succès, là ! », a affirmé M. Demers en entrevue avec La Presse.

Happé par les obligations quotidiennes à la mairie, il a été sourd à l'orage qui grondait dans ses rangs, analyse-t-il. Pourtant, les premières bourrasques avaient soufflé dès le printemps, alors que se préparaient les élections au comité exécutif du Mouvement lavallois. De là, la crise s'est rapidement transportée au conseil municipal de juin, reléguant le maire à un statut minoritaire.

Ce dernier ne cache pas son irritation face à la surprise que lui ont réservée les 10 élus qui lui ont tourné le dos. Visiblement, Marc Demers est d'autant plus piqué au vif que le meneur du mouvement était son bras droit, David De Cotis.

M. Demers demeure toutefois prudent dans ses commentaires. D'ailleurs, avant même que ne débute l'entrevue, il insiste pour dire que ce n'est pas « un règlement de comptes » et qu'il ne blâmera personne.

« AUCUNE PROMESSE »

Du coup, Marc Demers préfère mettre l'accent sur la médiation convenue entre les parties et qui a permis de ramener trois dissidents dans son équipe. Il insiste pour dire qu'aucune condition n'était rattachée à leur volte-face. « Ceux qui sont revenus n'ont eu aucune promesse. Ils sont revenus par conviction. [...] Je n'ai pas acheté leur adhésion », soutient le chef du Mouvement lavallois, qui se dit prêt à changer les façons de faire et à davantage écouter les membres de son équipe.

« Il faut que je trouve le moyen d'être en relation, même informelle, avec tout le monde. [Si je l'avais fait], ça m'aurait peut-être permis de mieux sentir ce qui s'en venait, mieux le déceler. » - Marc Demers

C'est dans cet esprit qu'il propose un lac-à-l'épaule à la mi-septembre pour le caucus des élus du Mouvement lavallois. Il s'agira de revoir les orientations politiques et de s'assurer que tout le monde y adhère, explique M. Demers.

Il garde les portes de la médiation ouvertes puisque sept conseillers municipaux s'opposent toujours à lui, pour l'instant. « Je sais qu'il y a des gens en réflexion, que certains ont toutes sortes de malaises. L'objectif, ce n'est pas qui gagne, qui perd. C'est de bien servir les citoyens de Laval. »

DES DÉCISIONS À RÉVISER

Mais là s'arrête le mea culpa de Marc Demers, qui entend bien reprendre le contrôle de l'action politique à Laval. Ainsi, les décisions adoptées au conseil municipal, en juin, juillet et août, qui allaient à l'encontre de sa volonté et de celle des membres de son comité exécutif qui lui sont restés fidèles, seront révisées, prévient-il. « C'est notre devoir. »

Cela vaut notamment pour les nominations dans les différents comités et organismes, y compris au conseil d'administration de la Société de transport de Laval (STL). David De Cotis est directement visé. Mais rien ne sera précipité, assure Marc Demers.

« Aucun geste ne sera fait sous le coup de la colère ou de la vengeance », soutient-il.

La prochaine assemblée du conseil municipal est prévue mardi soir.