Le maire de Laval, Marc Demers, est atteint d'un cancer. Après avoir subi un traitement il y a une dizaine de jours, il demeure à la barre de la troisième municipalité du Québec, ayant confiance que la maladie est maintenant maîtrisée, a-t-il confié à La Presse.

Assis dans son bureau à l'hôtel de ville, Marc Demers a choisi de rendre public son état de santé avant que des rumeurs ne circulent ; le maire a été salué dans les couloirs d'oncologie et son agenda est ouvert à toute son équipe politique. L'homme qui affiche en toute circonstance une mine impassible veut donc contrôler le message. Mais on note une différence à peine perceptible dans l'inflexion de sa voix lorsqu'il raconte le choc des derniers mois.

Le diagnostic d'un cancer de la prostate de stade 1 est tombé le 3 juillet dernier, en plein coeur d'une crise politique qui secouait l'Hôtel de Ville depuis un mois (voir autre texte). Les soupçons de maladie remontent toutefois à l'année dernière, explique M. Demers.

Le tourbillon des examens

Quelques semaines avant le déclenchement officiel de la campagne électorale municipale, M. Demers, qui est âgé de 67 ans, a consulté son médecin de famille pour un examen annuel, commandé par « son esprit cartésien », dit-il. « Si je prends un mandat de quatre ans, je veux être sûr de tougher. »

Un doute a été soulevé et il a alors été propulsé dans le tourbillon des examens médicaux, de la prise de sang à la biopsie, et deux fois plutôt qu'une. Ce processus d'investigation s'est étendu sur plusieurs mois. Quand on lui demande s'il était inquiet, il élude la question et dit simplement qu'il n'est pas « nerveux ».

Il souligne tout de même que la suite des choses pour sa conjointe et sa famille tournait sans cesse dans sa tête, reconnaissant que l'annonce a secoué ses proches.

« Tout le monde chez nous est en sécurité. Ça m'aide à être un peu plus joyeux et ne pas vouloir perdre une journée à être malheureux. »

- Marc Demers

Une fois le problème circonscrit, l'équipe médicale a proposé différents traitements pour contrer le cancer. M. Demers a choisi la curiethérapie, ce qui signifie que des isotopes radioactifs ont été implantés dans sa prostate. Les radiations doivent détruire les cellules cancéreuses sur une période de six à huit mois.

« Je suis maintenant radioactif. Ça veut dire que je ne peux pas prendre mes petits-enfants sur mes genoux », laisse-t-il tomber.

« Risque de décès à peu près nul »

Un suivi médical sera fait à la fin du traitement, mais déjà, M. Demers se montre optimiste. « Le risque de décès est à peu près nul dans les 15 prochaines années », affirme-t-il en se basant sur l'information qui lui a été transmise.

L'intervention chirurgicale a été pratiquée au CHUM, à Montréal, le 20 août dernier. Le lendemain, le maire était assis à son bureau malgré la recommandation de la médecin de prendre plusieurs jours de congé.

Marc Demers soutient avoir très bien récupéré et se dit en pleine possession de ses moyens pour assumer ses fonctions de maire. « Sans aucun doute », lance-t-il avec une pointe de défi.

Mardi dernier, il a présenté la situation au caucus des élus du Mouvement lavallois. « J'aurais préféré garder ça privément », dit-il avant d'ajouter que le contexte politique lui a un peu forcé la main.