Le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports, André Fortin, a annoncé hier que les tarifs seraient réduits de 30 % sur les titres annuels et mensuels de la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes en raison des innombrables retards et départs annulés causés par les chantiers du futur Réseau express métropolitain (REM).

Selon les estimations du ministre, cette mesure coûtera 12,6 millions par an au Ministère jusqu'à la fermeture complète de cette ligne de train qui sera remplacée par le futur REM à compter de 2022. Les détails entourant ce rabais aux usagers seront annoncés dans les prochains jours.

Faute de rétablir le service aux 15 000 usagers quotidiens de cette ligne, qui fut un temps le vaisseau amiral du réseau de trains de banlieue de la métropole, ce rabais saura peut-être calmer l'impatience et la colère des passagers qui ne peuvent pas compter sur des services fiables et ponctuels depuis plusieurs mois.

Les travaux d'implantation graduelle du REM ont débuté en avril dernier. Depuis la fin de juin, les trains sont toutefois forcés de circuler sur une seule voie ferrée entre la gare Montpellier et la Gare centrale, au centre-ville de Montréal.

Cette configuration a entraîné la suppression de trois départs chaque jour de semaine, l'élimination de tous les trains de fin de semaine, et cause très régulièrement des retards pour les usagers des trains restants, en semaine, entre la banlieue nord et le centre-ville de la métropole.

La situation ne s'améliorera guère au fil du temps puisqu'à partir de 2020, le train de Deux-Montagnes s'arrêtera à la gare Du Ruisseau, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, et n'aura plus accès au centre-ville jusqu'à son remplacement définitif par le REM en 2022.

Rencontre de travail

Le ministre Fortin a annoncé cette mesure tarifaire hier après-midi, au terme d'une rencontre de travail du comité technique sur la mobilité des personnes et des biens dans la grande région métropolitaine, Mobilité Montréal. Ce comité ad hoc créé en 2011 afin de coordonner les chantiers des municipalités et des gouvernements provincial et fédéral sur le réseau routier, et de proposer des mesures de mitigation aux problèmes de congestion, s'est réuni pour faire le point sur les conditions de circulation à la veille de la rentrée d'automne.

Seulement trois nouvelles mesures de mitigation ont été annoncées pour faire face à la congestion monstre créée par la surabondance des chantiers d'infrastructures et routes à Montréal et dans les municipalités de banlieue.

Ainsi, 133 places de stationnement seront ajoutées à la gare de train de banlieue de Mont-Saint-Hilaire, au sud de Montréal. Des ajouts de service sont aussi prévus sur la ligne d'autobus 180 du Réseau de transport de Longueuil, entre les terminus Montarville et Longueuil, et sur la ligne 942 de la Société de transport de Laval qui relie le secteur Saint-François à la station de métro Montmorency, sur la ligne orange du métro.

Ces mesures s'ajoutent à de nombreuses autres qui ont été mises en place par Mobilité Montréal depuis six ans afin d'offrir aux Montréalais et aux banlieusards une solution de rechange à l'automobile pour se déplacer, particulièrement en périodes de pointe. Les mesures mises en place au cours des années passées, qui sont entièrement financées par Québec, seront reconduites en 2018-2019.

Déplacements compliqués

Le financement de l'ensemble des mesures entraînera cette année des coûts de près de 46 millions pour Québec, en sus des mesures tarifaires annoncées hier pour les usagers du train de Deux-Montagnes.

Le comité Mobilité Montréal doit par ailleurs présenter « dans les jours qui viennent » une synthèse des entraves à la circulation qui attendent les automobilistes pour la rentrée de septembre.

En plus des grands chantiers de l'échangeur Turcot, du nouveau pont Champlain et de l'autoroute Bonaventure, toujours en cours, les entraves actuelles à la circulation sur l'autoroute Décarie (A15) et l'intensification des travaux de réfection de l'échangeur des autoroutes 13 et 40 vont compliquer encore un peu plus les déplacements de l'ensemble de la population de la région métropolitaine au cours des mois à venir.