Des amateurs de baseball et de balle-molle ont organisé dimanche une journée d'activités afin de signifier leur souhait que soit reconstruit le terrain de balle du parc Jeanne-Mance rasé en mai dernier, alors qu'à travers la Ville les espaces pouvant les accueillir sont presque saturés.

Sur le terrain et dans les gradins, la ferveur de la balle-molle se faisait ressentir samedi, alors que des dizaines de personnes se sont rassemblées en soutien à la sauvegarde du «terrain Nord», bordé par l'avenue Mont-Royal, qui n'est à l'heure actuelle plus qu'une étendue d'herbe.

Le terrain, qui n'était pas clôturé, a été rasé pour des raisons de sécurité, selon la Ville de Montréal. En 2016, une dame atteinte à la tête par une balle avait porté plainte contre la Ville et obtenu un dédommagement.

L'organisation Expos Nation, la Ligue de balle-molle du parc Jeanne-Mance et Baseball Québec Région de Montréal ont réuni leurs forces pour la tenue de célébrations en matinée, au «terrain Sud», à quelques pas du terrain détruit.

Diverses activités pour enfants et un match des étoiles ont été organisés. Les capitaines de la ligue amateur se sont frottés à des joueurs d'Expos nations et à d'anciens artisans des Ligues majeures, dont l'animateur Rodger Brulotte.

«L'achalandage a changé» depuis la destruction du deuxième terrain, qui était le lieu de rassemblement favori des adeptes du coin, raconte la représentante de la communauté des joueurs du parc Jeanne-Mance, Marie-Claude Lacerte. Toutefois, les joueurs et les partisans étaient au rendez-vous toute la journée dimanche. La pétition pour sauver le «terrain Nord» a d'ailleurs reçu plus de 1700 signatures depuis qu'elle a été lancée. «Ce qui est magnifique, c'est que ce n'est pas juste les joueurs qui viennent nous supporter, mais aussi les spectateurs», dit la porte-parole des joueurs.

Manque d'espaces

Le «terrain sud» du parc de l'arrondissement Mont-Royal est toujours disponible pour les joueurs qui voudraient s'adonner à la balle-molle et ceux-ci ne manquent pas, d'après Marie-Claude Lacerte. Et c'est parce que le sport réunit un nombre grandissant d'adeptes qu'il faut préserver les terrains, argue-t-elle.

Les adeptes de baseball et de balle-molle souhaiteraient discuter avec leurs élus pour les convaincre de le redonner leur terrain et invoquent notamment le manque d'espaces réservés à la pratique de ce sport à Montréal.

«[Luc] Ferrandez nous dit d'aller jouer sur d'autres terrains, mais on aime jouer ici et en plus, il n'y a simplement pas de place pour nous accueillir ailleurs, il n'y a plus de plages horaires disponibles.»

Désireux d'agrandir leur ligue, les joueurs du parc Jeanne-Mance ont dû mettre un frein à leurs ambitions puisque le manque de lumière ne permet pas de jouer une fois le soleil couché, restreignant ainsi le nombre d'équipes pouvant profiter du terrain. «On a assez de gens pour former plusieurs autres équipes, mais on ne peut pas», soulève Marie-Claude Lacerte.

L'Association des sports de balle de Montréal a rapporté que les terrains montréalais ont presque atteint leur pleine capacité, indique Mme Lacerte. De plus, «malgré la hausse de popularité des sports de balle, il y a moins de terrains disponibles et d'autres sont beaucoup moins bien entretenus», déplore-t-elle. «C'est un enjeu pour les organisations de joueurs, parce qu'il n'y a pas autant de soin qu'avant attribué à ces terrains.»

Une consultation est en cours pour déterminer l'avenir du «terrain Nord», mais la communauté de joueurs est «sceptique», rapporte Marie-Claude Lacerte. «Les élus ne sont pas transparents, leurs explications ne tiennent pas vraiment. [...] Les élus qui ont pris la décision, on va demander à les rencontrer, mais eux n'ont jamais fait l'inverse avant de détruire notre terrain.»