Un adolescent de Longueuil a fait une entrée remarquée à son bal de finissants, hier. Marc-André Buissières a en effet pu surprendre ses camarades en étant conduit à sa soirée de fin d'études par le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) grâce à la magie des réseaux sociaux.

« C'est assez spécial, on ne verra jamais ça. » Au bout du fil, le finissant de 17 ans n'était pas peu fier de son exploit. À bord du véhicule aux couleurs du SPAL, avec sa compagne pour la soirée, l'adolescent a pris quelques minutes pendant le trajet pour s'entretenir avec La Presse. « Ça va être une journée inoubliable », a-t-il lancé.

« Un de mes amis me disait qu'il avait essayé d'arriver avec la police à son bal, mais que ça n'avait pas fonctionné. Je me suis dit que j'allais essayer moi aussi, mais en les rejoignant par Facebook », a-t-il expliqué. Ce qu'il a fait. « J'ai d'abord eu un refus, mais 14 minutes plus tard, je recevais un deuxième message me disant de les joindre. »

À son grand étonnement, le jeune homme a pu se mettre en communication avec le corps policier pour réaliser son plan peu commun. « C'était une requête audacieuse, concède le porte-parole du SPAL, Ghislain Vallières. Le premier réflexe a été de dire non. [...] Ensuite, on s'est dit qu'on avait là un jeune qui prenait l'initiative de nous le demander. »

« On s'est dit que c'était une opportunité d'envoyer un message », a ajouté M. Vallières, qui explique par ailleurs que le SPAL intervient tout au long de l'année auprès des jeunes du secondaire pour notamment les sensibiliser aux dangers de l'alcool au volant. « C'est bien de le dire, mais là, on est totalement dans l'action. »

SENSIBILISATION

Le SPAL a ainsi profité de l'occasion pour rencontrer les finissants de l'école Gérard-Filion de Longueuil avant le bal, au club de golf de La Prairie, et pour s'adresser à eux lors de la cérémonie. « Selon moi, c'est une bonne chose », a souligné l'adolescent, qui se doutait bien qu'il y aurait une « contrepartie » à son pari.

« On ne se le cachera pas, il va y avoir de la boisson à l'après-bal. C'est certain qu'il faut faire attention et même si on nous sensibilise à l'école, il y en a toujours certains qui [exagèrent] », a-t-il soutenu. Les policiers ont cependant bien précisé qu'ils n'accompagneraient pas les jeunes jusqu'à leur après-bal.

« On les laisse à leur fête, on n'a pas d'affaire là », a dit en rigolant M. Vallières. « Pour nous, ça s'inscrit dans un changement de culture de devenir une police plus humaine, plus près du quotidien des gens, a-t-il ajouté. On est heureux d'avoir eu un temps pour s'adresser à eux. C'est une soirée inoubliable qui ne doit pas devenir une soirée à oublier. »

Marc-André Buissières a pu profiter « d'une exception », assure le SPAL, mais il n'est pas exclu que l'expérience devienne une « tradition » dès l'an prochain. « Ça pourrait prendre la forme d'un concours, par exemple. On verra pour la suite », a confié M. Vallières.