Le rapport de la vérificatrice générale sur la Formule E a donné lieu à un dur bras de fer entre l'administration Plante et l'opposition sur la responsabilité du fiasco. La mairesse blâme les élus proches de Denis Coderre tandis que ces derniers rejettent la faute sur les fonctionnaires pour ne pas avoir suivi les règles.

Les élus montréalais ont entendu la vérificatrice générale (VG) Michèle Galipeau ce matin lors du conseil municipal. L'essentiel de leurs questions a porté sur la Formule E, son rapport dénonçant le non-respect du cadre de gouvernance.

Le chef de l'opposition, Lionel Perez, qui siégeait au comité exécutif sous Coderre, a questionné la VG sur le rôle des fonctionnaires, qui auraient dû imposer le respect du cadre de gestion. «Ce ne sont jamais les instances qui dictent la façon de procéder, ça vient toujours d'en bas», a plaidé le chef d'Ensemble Montréal. Il ciblait notamment l'ancien directeur général, Alain Marcoux.

La VG a pris soin d'éviter d'entrer dans la joute politique, en se limitant à souligner que tout transitait par le cabinet de l'ex-maire Coderre.

«Quel triste spectacle de jeter le blâme sur les fonctionnaires. Je trouve cela triste», a vivement déploré Valérie Plante.

La mairesse a souligné que Lionel Perez était un membre important de l'administration Coderre, alors qu'il était responsable des infrastructures et des grands projets. «À un moment, il faut se lever, poser des questions, lever des drapeaux. C'est pitoyable d'entendre ainsi le chef de l'opposition. Il n'avait pas de colonne vertébrale pour se lever devant Denis Coderre?»

Lionel Perez a répliqué en déplorant que la mairesse ait transformé l'audition de la VG en «tribunal». Celui-ci a insisté pour dire que les élus «n'avaient pas reçu toutes les informations pour prendre les décisions éclairées». Il juge important que Montréal détermine comment une telle situation a pu survenir. «C'est clair qu'on n'a pas eu toutes les informations. [...] C'est une question fondamentale. Si on n'a pas les informations, le processus est vicié», a dit M. Perez.

Le président du comité exécutif, Benoît Dorais, a rebondi en soulignant que Lionel Perez réclamait fréquemment des avis juridiques ou informations pour justifier des projets depuis qu'il siège dans l'opposition. A-t-il demandé les avis alors qu'il siégeait au sein de l'administration Coderre, se demande le bras droit de la mairesse.

Lionel Perez n'a pas voulu commenter ce point, tout comme il n'a pas voulu blâmer Denis Coderre pour les informations que son cabinet n'ont pas présentées aux élus. Le chef de l'opposition a toutefois dit «assumer pleinement les décisions qu'on a pris au comité exécutif».