Environ 300 manifestants ont protesté contre le mauvais traitement des animaux, samedi après-midi, à Montréal, lors de la cinquième marche annuelle pour la fermeture des abattoirs.

Vêtus de rouge pour la plupart, les manifestants se sont d'abord réunis au Carré Saint-Louis, où, le temps de quelques discours, des militants ont défendu la nécessité d'un tel rassemblement. Les animaux méritent le même «respect inconditionnel» que nous nous devons tous entre nous, a notamment signifié l'un d'eux, Claude Samson.

Attentifs, des familles, des groupes d'amis et de militants, quelques manifestants solitaires, tous rassemblés par leur lutte pour la défense des droits des animaux, ont applaudi les allocutions, traduites en langage des signes. La marche se voulant familiale, plusieurs participants étaient accompagnés de leurs enfants.

«Pour ma part, il est question d'éthique pour les animaux. Ils ont tous le droit à la vie», a indiqué Vanessa Bureau, végétalienne depuis peu, qui participait à la manifestation avec sa fille de 9 ans, Catherine. «Elle a compris jeune qu'ils sont sensibles avec un besoin d'amour», a ajouté la mère. Changer de régime alimentaire lorsqu'elle est sous la garde de sa maman a été une adaptation pour l'enfant, mais «elle est très ouverte aux changements et partage mes valeurs», a soutenu Mme Bureau, qui avait fabriqué avec sa fille des pancartes colorées pour l'occasion.

D'autres militants, eux, se sont munis de pancartes en français, anglais, arabe, grec ou portugais, distribuées par les membres de l'association québécoise de lutte pour la libération des animaux, Kara, à l'origine de la protestation.

Plusieurs participants étaient déjà équipés d'affiches aux images parfois violentes d'animaux en détresse, dénonçant avec force le sort subi par certaines bêtes d'abattoirs. D'autres encore brandissaient des affiches imprimées d'appels à ne pas consommer de produits animaliers, de slogans anti-abattoirs ou anti-spécisme. Çà et là flottaient des drapeaux du mouvement végétalien.

«Plutôt que d'aller magasiner cet après-midi, nous sommes ici, en résistance face à un système qui prive les animaux de la vie», a défendu Marion Achoulias, membre de Kara et coorganisatrice de la marche, soulignant l'importance de la présence des manifestants samedi.

Une marche internationale

Les militants pour les droits des animaux ont battu le pavé durant plus d'une heure, la météo de leur côté, jusqu'au parc Lafontaine. Un camion rouge transportant des haut-parleurs ouvrait la marche, qui s'est d'abord engagée sur la rue Saint-Denis. Durant la protestation, les marcheurs se sont arrêtés à quelques reprises, posant un genou au sol, alors que des récits sur la torture d'animaux étaient racontés au micro.

Pour les quelques centaines de manifestants rassemblés, le message à véhiculer était simple: selon eux, il ne devrait pas y avoir d'abattoirs au Québec ou dans le monde et les animaux ne devraient plus être tués pour être consommés par des humains. «Nous avons vu la terreur face à la mort dans les yeux de tellement d'animaux [...], les vies de milliards d'animaux sont détruites et anéanties, a dit Marion Achoulias. La torture d'êtres vivants doit cesser.»

L'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 60 milliards d'animaux terrestres et d'oiseaux sont tués chaque année dans le monde, soit environ 160 millions tués chaque jour.

Une trentaine de marches similaires à celle qui s'est tenue à Montréal ont eu lieu samedi et au courant de la semaine, dans d'autres villes du Canada, ainsi qu'en Europe, en Australie, en Argentine, au Japon, en Turquie et aux États-Unis.