Alors que s'amorce la saison des foires commerciales, des festivals et des événements sportifs, la Ville de Montréal assure adopter une attitude de « haute vigilance » à l'égard des menaces terroristes.

La multiplication des attaques au camion-bélier, dont celle de Toronto le 23 avril, ne justifie pas des dispositifs exceptionnels, précise toutefois l'administration Plante. « On garde le même niveau d'attention, mais on n'a pas adopté de mesures accrues ou supplémentaires », note Youssef Amane, attaché de presse du comité exécutif de la Ville de Montréal.

« Depuis quelques années, et c'est vrai pour toutes les administrations, la Ville travaille de concert avec le SPVM pour être à l'affût des menaces. »

Observation faite : les dispositifs de sécurité déployés dans les foires commerciales ce week-end étaient sensiblement les mêmes que l'année dernière.

L'avenue du Mont-Royal, qui attire quelque 400 000 visiteurs durant la braderie, qui se termine aujourd'hui, est protégée par des blocs de béton. « Les mesures datent de l'année dernière, dans la foulée des attentats en Europe », souligne Julie Boucher, agente de sécurité embauchée par la Société de développement de l'avenue du Mont-Royal depuis quatre ans.

Des consignes du SPVM

L'accès d'un tronçon de la rue Saint-Hubert - où ont été installées une centaine de piscines gonflables pour enfants - est lui aussi bloqué par des barrières anti-camion. Or, étonnamment, celles-ci laissent un large espace dégagé pour permettre aux véhicules d'urgence de circuler... 

« L'utilisation des véhicules béliers est maintenant répandue et nous devons réfléchir aux moyens à mettre en place pour protéger les citoyens d'éventuels événements comme ceux qui se sont produits à Berlin, Nice, Londres et Stockholm », constatait le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans un guide publié en avril 2017.

Le document Sécurisation des sites avertit notamment que les clôtures et le mobilier urbain léger ne possèdent aucune « capacité en tant que barricade contre les véhicules béliers ». C'est ce type de protection qui bloque l'accès à l'avenue du Mont-Royal par ses rues transversales. « Les voitures ne peuvent pas prendre beaucoup de vitesse » dans cet environnement, explique Mme Boucher.

Même si la plupart des passants interrogés sur place jugeaient la sécurité suffisante, Fernando Castillo, qui circulait avec son fils, aurait aimé voir davantage de blocs de béton. « C'est sûr qu'on y pense [aux attentats]. Je trouve qu'il n'y a pas beaucoup d'agents de sécurité. »

L'attaché de presse du comité exécutif de la Ville de Montréal, Youssef Amane, assure qu'un important travail « de préparation et de prévention » est fait en amont de chaque événement, à l'insu des marcheurs ou des festivaliers. « Montréal reste une ville sécuritaire, calme et ouverte sur le monde. On ne voudrait pas qu'il y ait un policier pour chaque participant à un événement. Si les gens en profitent et ne voient pas [le dispositif sécuritaire], c'est réussi. [...] En même temps, on ne se met pas la tête dans le sable, on reste vigilant. »