C'est avec l'annonce d'activités d'animation tout au long de l'été sur le mont Royal que l'administration de la mairesse Valérie Plante a tenté samedi de faire oublier la controverse autour du projet pilote interdisant la circulation automobile de transit sur la voie Camillien-Houde et le Chemin Remembrance.

Environ 1 million de dollars a été investi pour effectuer des aménagements, installer une nouvelle signalisation et préparer un calendrier d'activités « pour s'approprier davantage le mont Royal », a indiqué la conseillère municipale Marianne Giguère qui a donné officiellement le coup d'envoi au projet pilote, au nom de l'administration Plante.

« C'est une façon d'attirer les gens pour qu'ils soient davantage actifs dans la nature, dans un environnement où on aura beaucoup plus de quiétude. On est confiants et on est vraiment fiers de cette décision-là », a ajouté Mme Giguère qui reconnaît toutefois que le projet-pilote a soulevé les passions.

L'opposition officielle réclamait qu'une consultation publique soit menée avant que la mairesse Valérie Plante et son équipe interdisent la circulation de transit. L'administration a plutôt choisi de mandater l'Office de consultation publique de Montréal pour prend le pouls de la population de façon concomitante. Ainsi, des consultations formelles auront lieu à compter de juillet mais une consultation en ligne est possible dès maintenant.

Jusqu'en octobre prochain, les voitures pourront se rendre au sommet de la montagne, au stationnement de la maison Smith, à partir de l'est (Camillien-Houde) et au stationnement du lac aux Castors, depuis l'ouest (Chemin Remembrance) mais le transit ne sera plus possible entre les deux. Seuls les piétons, les cyclistes, les autobus et les véhicules d'urgence pourront circuler.

Pour s'assurer qu'aucun automobiliste n'allait s'aventurer sur le tronçon de route interdite, une voiture de police y était stationnée samedi matin. Mme Giguère a indiqué qu'un aménagement sera fait pour donner des indications plus claires et éviter de monopoliser un policier à temps plein sur les lieux.

L'administration Plante croit que sa décision assurera une cohabitation plus sécuritaire entre tous les Montréalais qui fréquentent la montagne que ce soit à pied, à vélo ou en auto.

Les cyclistes croisés au belvédère Camillien-Houde, qui n'étaient pas associés au projet pilote ou au parti politique de la mairesse, affichaient un large sourire devant ce changement. « Je ne suis pas partisan de déplacer le problème car j'ai toujours très bien cohabité avec les autos et que les gaz à effet de serre (GES) vont se retrouver sur le pourtour plutôt qu'au-dessus de la montagne. Mais je suis heureux que l'on redonne le parc aux Montréalais », a commenté Maxime pour qui, grimper le mont Royal à vélo, constitue une balade toutes les fins de semaine.

Hélène Sennechael, qui était encore un peu essoufflée de sa montée, a dit être d'accord pour « préserver cet endroit particulièrement intéressant ». « Il est dommage que ce soit un drame qui a fait évoluer les choses », a-t-elle toutefois souligné.

En effet, le décès d'un jeune cycliste qui dévalait le mont Royal et qui a été happé par une voiture qui effectuait un virage en U interdit, en octobre dernier, a incité la nouvelle administration à mettre sur pied le projet pilote.

Marianne Giguère a affirmé qu'une évaluation des impacts des changements sera faite pendant le projet pilote ce qui s'ajoutera aux commentaires émis par la population auprès de l'Office de la consultation publique. Mais selon elle, il ne fait aucun doute qu'il s'agit déjà d'une réussite. « On va en tenir compte dans la mesure où on préserve ce désir-là qui est partagé par bien des gens, de faire de Camillien-Houde et Remembrance, des voies plus conviviales », a-t-il dit.

Le projet pilote se terminera le 31 octobre.