En plus de l'asphaltage de l'autoroute 25, Montréal compte refaire toute la surface de l'une des artères responsables des intenses vibrations dans certaines maisons de Mercier-Est, a appris La Presse.

Des résidants de la rue Curatteau se plaignent depuis six mois de vivre des problèmes de vibrations intenses en raison du passage de camions lourds, au point où le ministère des Transports a installé des sismographes. Si une importante partie du problème semble provenir du mauvais état de l'autoroute 25, voisine des maisons, les ingénieurs montrent aussi du doigt une artère de la ville de Montréal utilisée par les poids lourds se rendant au port.

Dans leur rapport, les ingénieurs du Ministère dépêchés sur place ont indiqué avoir de la difficulté à déterminer si les vibrations proviennent de l'autoroute 25 ou «même [de] la rue de Boucherville, située de l'autre côté de l'autoroute, également en très mauvais état». Dans le cas de cette artère, il ne s'agirait pas de vibrations transmises par le sol, mais de «surpressions d'air», qui sont toutefois ressenties de la même manière. «Les surpressions d'air sont connues pour se propager sur de plus grandes distances que les vibrations transmises par le sol», souligne d'ailleurs le rapport.

Les ingénieurs du Ministère, qui ont recommandé le resurfaçage de l'autoroute, avaient d'ailleurs conclu qu'«il faudrait également envisager de réparer le pavage sur la rue de Boucherville, de l'autre côté de l'A25, dont le pavage en très mauvais état est une source de dérangement».

Le maire de l'arrondissement dit être bien au fait des problèmes de vibrations que des dizaines de citoyens de la rue Curatteau disent vivre depuis six mois.

«On discute avec les citoyens du secteur depuis longtemps. On le sait que c'est très difficile à vivre pour eux», affirme  Pierre Lessard-Blais, maire de l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, en entrevue avec La Presse.

Déjà, plusieurs opérations de colmatage des nids-de-poule ont eu lieu pour tenter de réduire les vibrations, mais l'arrondissement compte aller plus loin, cette mesure ne corrigeant pas entièrement la situation. «On a demandé que la rue de Boucherville soit inscrite de façon prioritaire dans le programme de réfection routière de 2018, on veut que ça se fasse rapidement», a indiqué Pierre Lessard-Blais.

Seul hic, ces travaux ne peuvent être exécutés en même temps que ceux qui devaient avoir lieu en fin de semaine et ceux prévus plus tard en juin sur l'autoroute 25. Le maire de l'arrondissement se dit néanmoins «optimiste» quant à la possibilité que ces travaux soient réalisés en 2018.

Un des citoyens touchés par les vibrations, Sylvain Plourde, juge que cette solution permettra de réduire les désagréments... tant que l'asphalte durera. Il souhaite toutefois voir son arrondissement aller plus loin en interdisant carrément la circulation de transit aux camions lourds, à l'exception de ceux de la Société des alcools du Québec, qui a un entrepôt à cet endroit. «Ils devraient interdire la rue de Boucherville aux porte-conteneurs pour la quiétude des résidants et parce qu'ils utilisent ce chemin seulement pour éviter la congestion sur Notre-Dame.»

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Lessard-Blais