La sortie de François Legault qui dit vouloir revoir la gouvernance de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) passe mal auprès des maires. Dans une lettre, cinq d'entre eux répliquent au chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) qu'il fait fausse route en opposant le 514 au 450.

Lors de son passage aux assises de l'Union des municipalités du Québec jeudi, François Legault a pris les élus du Grand Montréal par surprise en disant vouloir donner plus de poids aux villes des couronnes face à l'île. Cette sortie a soulevé un grand malaise au sein de la CMM, où l'on nie que des discussions étaient en cours pour revoir le fonctionnement.

Pour manifester leur mécontentement, les maires de Montréal, Laval, Longueuil, Repentigny et Varennes ont envoyé une lettre conjointe aujourd'hui au chef de la CAQ pour mettre les points sur les «i». «Le Grand Montréal d'aujourd'hui ne se définit plus par son centre et sa périphérie sur le modèle des métropoles du passé», écrivent-ils.

En fait, «la concurrence n'est pas entre nous, elle est avec les régions métropolitaines du monde», ajoutent Valérie Plante, Marc Demers, Sylvie Parent, Chantal Deschamps et Martin Damphousse.

Dans sa sortie jeudi, François Legault a estimé que «plusieurs problèmes» minent le fonctionnement de la CMM. Il a notamment évoqué la facture refilée aux villes de banlieue pour le transport en commun, qui a effectivement suscité beaucoup de mécontentement.

Dans leur réplique, les cinq élus disent travailler ensemble à la «mise en oeuvre d'une réforme majeure du transport en commun [...] pour répondre aux besoins urgents de la population qui désire avoir une alternative à l'automobile et réduire ses délais de congestion». Des sources ajoutent que le dossier ne touche pas la CMM, mais plutôt la nouvelle Agence régionale de transport.

François Legault a aussi déploré jeudi que la présidence de la CMM, qui regroupe 82 municipalités, revienne automatiquement au maire de Montréal. Il souhaite une formule où le 450 aurait le même poids que le 514 et, en cas de désaccord, le gouvernement serait alors appelé à jouer un rôle d'arbitre.

La CMM souligne que son conseil de direction est composé de 14 élus de l'île et de 14 élus de Laval, Longueuil et des couronnes.